L’ État sauve la mise de France Télévisions : 415 millions de subventions en 2009 hors redevance. Au total, la ressource publique (redevance plus dotation budgétaire) s’est élevée en 2009 à 2,4 milliards d’euros, contre 1,9 milliard en 2008 et 1,18 milliard en 2007.
Cette subvention publique compense l’arrêt de la publicité après 20 heures, qui se solde par 383 millions de recettes publicitaires de moins qu’en 2007. Le groupe public a fini l’année 2009 avec un bénéfice net de 19,6 millions d’euros contre une prévision de déficit de 135 millions et une perte de 78 millions en 2008.
Côté dépenses, les charges sont en hausse de 3,2%par rapport à 2008, avec une augmentation du coût des programmes de 3,6% par rapport à 2008, à 1,9 milliard d’euros.
Notre constat n’a donc pas changé :
France 2, France 3 et les autres chaînes de la télévision publique doivent des comptes aux contribuables.
Inventaire des dépenses et gaspillages des chaînes du service public.(Rediffusion d’un article du 16.10.09)
Le président de la Cour des comptes, Philippe Séguin, a rendu un rapport sur France Télévisions, jeudi 15 octobre 2009.
France Télévisions : une famille en or
L’entreprise publique compte 11 000 salariés (3 800 à TF1) tous fort bien payés.
Les charges du personnel représentent 30 % du chiffre d’affaire du groupe public (37 % à France 3), contre 16 % à TF1.
France Télévisions a besoin de 2 fois plus d’argent et3 fois plus de salariés que TF1 pour une audience à peine supérieure. Le recours aux intermittents du spectacle est constant.
On recense 1 956 journalistes permanents du service public plus 405 pigistes ou CDD. Pour la première fois, la Cour des comptes a recensé le nombre exact de cartes de presse.
En comptant le personnel technique, le secteur de l’ information mobilise près de la moitié des effectifs de France Télévisions : 4 987 personnes au 31 décembre 2007, soit 45 % des effectifs du groupe.
France 3
En 2007, les 2 200 salariés non cadres de France 3 ont vu leur salaire brut moyen mensuel passer de 2 778 euros à 3 795 euros , soit une augmentation de 36,61 % ! Entre 1990 et 1997, les salaires à France 3 avaient déjà grimpé de 33,7 %.
Sur France 3, le budget de l’info s’élève à 52,4 millions d’euros pour l’édition nationale (+ 5,4 % depuis 2004) et à 246,1 millions d’euros pour les éditions régionales (+ 1,91 % depuis 2004). La rédaction nationale emploie 456 personnes (administratifs compris) tandis qu’en région, ce sont 1.990 personnes qui concourent à la fabrication des journaux.
France 2
En 2008, la rédaction de France 2 dépense 103,90 millions d’euros et compte 1 157 journalistes, techniciens et administratifs. Un coût en baisse de 5,79 % depuis 2004.
Les effectifs de RFO apparaissent énormes : 589 personnes pour un coût de 74,3 millions d’euros, en hausse de 15,4 % depuis 2004.
Les primes
À France Télévisions, on touche des primes incroyables : la prime TV du matin, la prime de plongée sous-marine, la prime de scooter, la prime de montée au pylône, la prime d’escalier pour ceux qui ont des étages à gravir…
Le coût des nouveaux jingles pour présenter chacune des chaînes : 1 million d’euros chacun ; les nouveaux décors pour le jeu Les amours, pour Envoyé spécial et pour le Magazine de la santé : 100 000 euros à chaque fois !
Mais le dispendieux royaume de France Télévisions, ce n’est pas que des salariés en surnombre et des agents surpayés, c’est aussi des syndicats omnipotents et 275 accords collectifs différents…
Laissons la conclusion à Philippe Séguin :
“Quand on est financé par l’argent public, il faut rendre des comptes aux contribuables, y compris à ceux qui n’ont pas la télévision”.
Sources : Scandales à France Télévisions de Francis Guthleben (Jean-Claude Gawsewitch éditeur) et le rapport de la Cour des comptes.
Voir aussi France Télévisions : trop de pub et de subventions ?