Voila une pratique barbare et cruelle qui a existé en Asie et en Inde pendant des siècles ; nous voulons parler d’une méthode d’exécution utilisant un éléphant comme bourreau. Les éléphants étaient dressés pour écraser les membres des suppliciés puis leur torse puis leur tête ou bien pour tuer tout de suite leur victime !
Cette pratique aurait existé dés le IV° siècle avant J.-C. en Asie, surtout en Inde. Les Romains et les Carthaginois y ont eu recours également notamment dans le cas de mutineries de soldats.
Au début du XIX° siècle, l’écrivain Robert Kerr raconte comment le roi de Goa « garde certains éléphants pour exécuter les malfaiteurs. Quand l’un d’eux est amené pour mettre à mort un criminel, si le gardien désire que le coupable soit rapidement exécuté, l'immense bête l’écrasera instantanément, le réduisant en miettes avec le pied ; mais s’il désire le torturer, il lui brisera les membres les uns après les autres, comme le fait le supplice de la roue".
Un témoignage similaire est rapporté en 1850 par le diplomate britannique Sir Henry Charles Sirr ; celui-ci décrit une visite à l’un des éléphants ayant servi Sri Vikrama Rajasinha pour tuer les criminels.
Les Britanniques ont aboli l’écrasement par éléphant après avoir renversé le royaume de Kandy en 1815 mais l’éléphant du roi était toujours en vie et se rappelait évidemment ses précédents devoirs. Ainsi que Sirr en fait l'observation : « C'était la coutume de dresser les éléphants à tuer les criminels en les piétinant, les animaux étant éduqués à prolonger l’agonie des infortunées victimes en écrasant leurs membres, tout en évitant les parties vitales. C'était le mode d'exécution préféré du dernier roi-tyran de Kandy, et comme l’un des éléphants-bourreaux était présent dans l’ancienne capitale durant notre séjour, nous étions particulièrement désireux de mettre à l'épreuve la sagacité et la mémoire de la bête. L’animal était tavelé et d’une taille énorme, et restait debout silencieusement avec son mahout assis sur son cou ; le noble qui nous accompagnait demanda à l'homme de descendre et de se mettre sur le côté. »
« Le chef donna alors le commandement, ordonnant à l'animal de « tuer le misérable ! » L’éléphant leva la trompe et l'enroula, comme s’il avait saisi un être humain ; puis l'animal fit des mouvements comme s’il était en train de déposer l’homme sur le sol devant lui, puis leva lentement le pied avant, en le plaçant alternativement sur les points où les membres du supplicié auraient dû être. Il répéta l'action pendant quelques minutes ; puis, comme s’il était convaincu que les os avaient été broyés, l’éléphant leva la trompe très haut au-dessus de sa tête et resta immobile ; le chef lui ordonna alors de « terminer son travail », et l'animal plaça immédiatement un pied là où aurait dû être l’abdomen de l’homme, et l’autre sur sa tête, utilisant apparemment toute sa force pour les écraser et mettre fin aux souffrances du pauvre diable. »
Les cours musulmanes utilisent cette méthode d’exécution de manière courante au XVIII° et XIX° siècle mais l’expansion britannique entraîne le déclin de cette pratique.
La dernière exécution par éléphant en Inde a cependant eu lieu en 1947 à Bikaner. L’éléphant bourreau se nommait Hawai et pesait plus de huit tonnes. Sous la domination britannique il avait tué sous ses pieds 150 personnes, tant voleurs que meurtriers.