Lors de la neuvième saison de Koh Lanta, une candidate avait émis le souhait de ne pas apparaître à la télévision. Elle avait été éliminée dès les premières minutes du jeu de TF1. Cette femme, c’est Joëlle Bourlier, elle revient sur cette affaire dans le quotidien l’Indépendant.
Joëlle Bourlier, 63 ans, institutrice et intervenante en sport à la retraite ne voit en Koh Lanta qu’un « simulacre de participation », un « traquenard », carrément « un enfer » ! Elle a le sentiment d’avoir été « trompée, humiliée, déconsidérée », au point de penser à « commettre l’irrémédiable du haut du 4ème étage ».
Comment l’un des programmes préférés des français a-t-il pu détruire cette femme ?
Joëlle explique : « Sur trois mois, j'ai passé deux castings à Paris, un autre chez un médecin et un test de natation. On vous pose des questions sur vous. Vous devez tenir, répondre, répéter, même sur les moments les plus durs de votre vie. Après, ils m'ont téléphoné maintes fois, m'ont martelé que j'allais y arriver. Que j'étais favorite même. J'étais à fond… ».
Puis l’aventure démarre : « On a passé une nuit entière sur un bateau en pleine tempête. Parqués à l'avant du bateau. Des candidats malades qui se marchaient dessus pour vomir par-dessus bord ». La candidate, dernière arrivée sur l'île, a été éliminée avec un jeune homme, comme le veut la règle. « J'étais en larmes. Epuisée. Vous imaginez. L'effondrement. Toute cette préparation de 5 mois. Ma famille derrière moi. Mon objectif n'était pas de gagner mais d'être éliminée à la régulière après la répartition des couleurs au moins. J'ai été exclue avant que le jeu ne débute. C'est le non vécu que je n'accepte pas », confesse-t-elle.
Même pour son retour à Paris, Joëlle a vécu un enfer. Elle est restée « pendant 12 heures sur un siège non inclinable, à côté des toilettes, sans avoir ni dormi ni quasiment mangé pendant une semaine ». Joëlle en veut vraiment à la production de Koh Lanta : « J'ai été sacrifiée. On m'a manipulée […] Quand je suis rentrée à Pollestres, je ne pouvais pas expliquer à mes proches, c'était trop dur et je crois que je n'en parlerai vraiment jamais. C'est destructeur. Inhumain ».
Et veut que son message soit entendu : « On ne sélectionne pas quelqu'un de mon âge pour le briser avant qu'il n'ait rien pu prouver. Je voudrais simplement dire à d'autres de mon âge ou plus jeunes de rester lucides, de ne pas rentrer dans leur système. C'est pour cela que je témoigne. Pour faire changer les choses. Et je crois que j'ai déjà permis de faire un peu évoluer les choses ».
Sa seule satisfaction a été d’interdire la diffusion de toutes images où elle figurait. « J'ai dû lutter pendant 5 mois. Mais ils n'ont pas réalisé ce que j'avais enduré. J'ai reçu un mail disant que j'avais été une candidate valeureuse qui n'avait pas eu de chance. Il n'y avait aucune considération », explique-t-elle.
La société de production de Koh Lanta, Adventure Line Productions, a déclaré : « Nous resterons dans cette même logique de respect ». Aucuns remords donc…
D.M.
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