L’association Elele-Migrations et Cultures de Turquie est en liquidation judiciaire. Les subventions publiques qui lui étaient versées jusqu’en 2009, ont été supprimées en 2010.
Comme le constate Catherine Coroller, journaliste à Libération, “assez logiquement (sic), Elele vivait de subventions publiques”.
Elele n’a pas reçu une subvention promise en décembre 2009 par le ministère de l’Immigration. Pour pouvoir verser les salaires de ses 9 salariés et ses 9 vacataires, elle n’a pas payé les charges sociales ni le loyer de son local depuis le début de 2010.
Résultat: 80 000 euros de dettes. Jeudi 08 avril 2010, le tribunal a statué, et un liquidateur judiciaire a été nommé.
Un cas emblématique. Cette association n’a sans doute pas eu l’idée de faire appel à l’aide et aux dons de ses membres et cotisants. Logique, elle n’en a pas ou si peu, au regard des subventions qu’elle touche. Ces associations qui ne vivent que de l’argent du contribuable sont légion. Et nombre d’entre elles continuent pourtant de mordre la main qui les nourrit.
En 2009, l’association Elele-Migrations et Cultures de Turquie a touché
- 125 000 euros en 2009 de la Direction de l’accueil et de l’intégration(Daic), qui dépend du ministère de l’Immigration.
- 190 000 euros de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) placé sous la tutelle de Fadela Amara, secrétaire d’État chargé de la politique de la ville.
En 2008, l’association a touché
- 25 000 euros du ministère de l’Immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, au titre du programme 104,“Intégration et accès à la nationalité française”.
- 13 000 euros du ministère du Travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité, au titre du programme 137, “Égalité entre les hommes et les femmes”.
(Source : “Effort financier de l’État en faveur des associations”.)
En 2007, l’association a touché
- 20 000 euros du ministère du Logement et de la ville – Programme 147 : “Équité sociale et territoriale et soutien”.
- 11 000 euros du ministère du Travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité – Programme 137 : “Égalité entre les hommes et les femmes”.
(Source : “Effort financier de l’État en faveur des associations”.)
La raison de la suppression des subventions : désormais, le ministère de l’Immigration «prend en charge l’intégration des promo-arrivant jusqu’à 5 ans de résidence en France», selon la présidente de Elele, Gaye Petek.
Quant à Fadela Amara, «elle dit vouloir privilégier les crédits aux associations qui se trouvent au pied des tours comme si tous les immigrés vivaient dans des quartiers défavorisés et non sur tout le territoire, y compris les zones rurales».
Principaux champs d’action d’Elele (qui veut dire “mains” en turc) : l’accueil et le suivi des femmes turques victimes de violences mais aussi des cours de français, du soutien scolaire, des activités culturelles.
«Depuis 25 ans, nous défendons une vision globale de l’intégration, une culture du respect de l’autre, de l’échange qui sont aujourd’hui détruites par la vision négative et misérabiliste de l’immigration comme un “problème” que le gouvernement entretient, en encourageant ainsi la xénophobie», assure Gaye Petek.
En janvier 2010, l’Adamif (Association départementale pour l’accompagnement des migrants et de leur famille), implantée dans le Loiret, avait mis la clé sous la porte.
Source : Hexagone, le blog de Catherine Coroller, journaliste à Libération.
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