Non ce n’est pas une blague…Vous avez bien lu. C’est une annonce qui risque de faire grand bruit. La librairie du Congrès américain s’apprête en effet à archiver sur ses serveurs l’intégralité des tweets publics postés sur Twitter depuis mars 2006. L’institution sauvegarde chaque livre, titre de presse, publication et désormais les tweets aurait leur place aux côtés de ces publications traditionnelles. Un livre vaut-il un tweet?
Pour le moment, l’institution américaine s’attachera à enregistrer les 167 teraoctets de données publiés depuis le lancement de Twitter et dès lors que cela sera fait, tout un chacun sera en mesure de consulter parmi les milliards d’échanges, les tweets des utilisateurs recherchés.
Il est évident qu’une telle initiative risque d’avoir de nombreuses répercussions. D’un côté l’archivage de la timeline de Twitter constituerait une base de données et de connaissances extraordinaire. Il s’agirait d’une réelle alternative aux moteurs de recherche traditionnels pour la recherche d’informations sur un sujet précis. Aujourd’hui, Twitter favorise le développement de la culture de l’instantané, et devient un outil de plus en plus privilégié pour obtenir un accès direct, en temps réel à l’information. Mais ce qui fait sa force constitue également sa faiblesse dans la mesure où un tweet devient obsolète quelques heures seulement après sa publication, noyé au milieu des autres posts et liens publiés par les personnes que vous suivez.
Dans cette perspective, l’entreprise menée par la librairie du Congrès prend tout son sens. Elle permettrait de cataloguer, hiérarchiser les tweets en fonction des dates de publications et de retrouver ainsi des articles publiés il y a de ça plusieurs années en se basant sur de simples mots clés, hashtags. Reste cependant à aménager un système de recherche très avancée de façon à s’y retrouver au milieu des milliards de tweets publiés.
Les autres répercussions concernent bien entendu l’atteinte à la vie privée et la question de la propriété intellectuelle. De fait, les utilisateurs de Twitter n’ayant pas activé l’option Privé risquent de retrouver à leur insu leurs tweets enregistrés, consignés et accessibles à tous. De la même façon, ce type de service mis en place par la librairie du Congrès devrait faire le bonheur des services de renseignements du monde entier…
Bref, entre Facebook, Google, Twitter, c’est dans ces moments là qu’on se rend compte à quel point la maîtrise de notre identité virtuelle devient plus que jamais une véritable nécessité.
Partager cet article :