Certains en parlent comme d’une poète-designer. De quoi susciter notre curiosité. Et c’est vrai que quand on se penche sur la bio de Marie-Aurore Stiker-Métral, on presse la singularité. Moins de 30 ans, diplômée d’une licence de philosophie et d’une maîtrise d’esthétique. Et femme. De ce parcours, la Parisienne en a tiré un long travail très conceptuel avant d’embrasser la matière. Et le concret est, chez elle, indissociable de l’artisanat. Rubans, cordes de bateau, sangles, cordes d’escalade ou gros boudins qu’elle fabrique de ses mains. Mais Marie-Aurore sait aussi se plonger dans l’urbanisme, la modernité froide et industrielle avec sa chaise La Pliée. Un antagonisme par rapport à son travail passé ? Pas du tout. Une simple déclinaison. En effet, c’est dans le pliage de ces feuilles d’acier, d’épaisseur 1 mm que la force s’est trouvée…. comme dans l’origami.
L’année dernière, Marie-Aurore Stiker-Métral a remporté les Audi Talents Awards. Repérée en 2007 sur le stand du VIA par Michel Roset, elle présentait son travail en janvier dernier sur le salon Now! design à vivre. Marie-Aurore est en train de tracer ce qui ressemble au parcours de l’avenir du design, et pourtant elle est peut-être la meilleure représentante d’une création à l’ancienne, où le cerveau et les mains se répondent sans cesse. C’est d’ailleurs « souvent les techniques de fabrication » elles-mêmes qui sont ses plus grandes inspirations. Parce que chez Marie-Aurore Stiker-Métral, l’imagination, la création et la finition sont les différents chapitres d’une même histoire, que certains appellent design.