Vol sans histoire pour Kunming. Les aventuriers sont fatigués.
Vendredi 2 avril: I'm flying in the rain
Début des ennuis : pluies diluviennes sur la région de Dehong, à la frontière birmane. Vol retardé de deux heures, on nous débarque, on nous rembarque, on décolle, presque arrivés on fait demi-tour, atterrissage à Kunming de nouveau, puis on redécolle pour Dehong où on atterrit avec cinq heures de retard.
30 kuai de taxi pour le centre-ville (10 minutes), puis 25 kuai de car pour Ruili (2 heures). Proportions?
Conversation avec une jeune Chinoise, qui a laissé sa place à une vieille dame dans le car. Du coup je dois me lever. Elle veut s’occuper de petits gamins (小玩玩儿), comme tout le monde elle fait des études d’Anglais. Yeux en noisettes jolies, tâches de rousseur. Politesse de convenance, j’espère avec un twist.
Ruili : ancien nœud du trafic de drogue; à présent ville très chinoise pour touristes chinois.
Samedi 3 avril: vélo et drogue (mais pas de dopage)
Propres d’une bonne douche et d’un somme de dix heures, nous partons à vélo. Bananiers, champs de théiers. Dépassés continuellement par voitures, camions, motocyclettes et ces étranges véhicules composés d’un moteur de tracteur, monté sur deux roues et dirigé par un guidon de Harley, et d’un caisson pour chargement.
Surplombant la route, un temple doré sous de vieux arbres. A droite, une maison de bois sur pilotis, ouverte sur l’air chaud. Maison idéale pour ce temps: fraîche, ventilée. Plus tard, un détour nous mène vers un village que nul ne peut situer sur une carte.
La route est belle. A la frontière d’un comté, des douaniers nous arrêtent et montent dans le car. Ils demandent à voir les hukou des Chinois et nos passeports, puis nous font descendre. Trois Chinois sont pris pour être interrogés. Pendant ce temps, le car est fouillé minutieusement.
Dimanche 4 avril: l'ascension et le Marais
Après des coups de téléphone sans nombre, j’apprends enfin que les liaisons pour la vallée de la Nujiang sont coupées. Nous nous attardons une demi-journée pour visiter la montagne sacrée (taoïste) de Yunfengshan. Paysage d’Auvergne. La montagne est plus abrupte au sommet, avec trois pics en couronne. Trinité ; un temple sur le plus haut des trois.
A Baoshan, on a déplacé la gare routière. Les nouilles de riz sont notre pain quotidien : une minute plongées dans l’eau chaude à la louche, coulées dans un bol, on ajoute du bouillon, des épices, viande et légumes.
Baoshan : la rue des Rosiers. Magasins de fringues, de grolles, de sacs, d’électronique. Avec quand même pas mal de coiffeurs et de boui-bouis. Un seul menu dans la ville : soupe de nouilles. Pourquoi ne font-ils rien d’autre ? Il est vrai que c’est drôlement bon…