Hier, j’ai enfin mis un pied dehors, mes lunettes de soleil et en avant.
Hier avait lieu un nouvel épisode de la saga : « I’m fucking Matt Damon ». C’était la sortie de Green Zone, que l’on pourrait résumer comme suit : c’est l’histoire de celui qui a la plus grosse.
Oui, celui qui a la plus grosse : entre les Américains et les Irakiens, entre la CIA et le ministère de la Défense, entre les militaires et les cols blancs, entre les unités au sol et les forces spéciales dans leur hélico.
Matt Damon, qui a encore pris du muscle depuis Invictus (quoique, c’est peut-être un effet d’optique avec le camaïeu de beiges du treillis), joue un commandant de l’armée américaine dont l’unité est chargée de trouver des sites d’armes de destruction massives et découvre des usines désaffectées de cuvettes de toilette.
Bon, évidemment, j’ai vu le film en VO. La VO, avec les accents du Tennessee à couper au couteau et la langue hachée des militaires, contribue grandement à l’effet « qui a les plus grosses maracas » du film. On pense aux Rois du Désert, à Syriana (avec Matt Damon à l’affiche, encore) ou à Spy Game. Les forces spéciales dans leur hélicoptère aux portes ouvertes fait très guerre du Vietnam aux dessus des rizières, sans la chevauchée des Walkyries, et les combats de rue font penser à La chute du Faucon Noir, un autre film avec des soldats, des rues et des hélicoptères.
Et la musique, justement : les James Bond ont David Arnold, Tim Burton a Danny Elfman, Paul Greengrass a John Powell. La partition est efficace, rythmée, pas trop « arabisante pour faire genre ». Comme je l’ai fort bien résumé à l’EP : couillue. Ce qui colle bien à l’esprit du film, donc.
Au niveau du look, les irakiens ont tous des moustaches, et on a épargné les tempes dégagées à Matt Damon, qui reste donc très beau (understatement).
Y a-t-il des filles dans le film ? Oui, une. Journaliste. Il y a bien une chinoise aux oreilles décollées, mais elle ne fait que de la figuration.
Le film ne s’appelle pas Green Zone uniquement parce que le réalisateur s’appelle Greengrass. C’est intéressant de voir les expat américains boire de la Bud autour de la piscine d’un ancien palais. Ils trouvent sûrement cette petite escapade tout à fait exotique pendant que Matt Damon et consorts se retrouvent face à des Irakiens qui ne parlent pas anglais. Mais quoi ? Aucun local ne parle anglais ? Mais c’est quoi ce pays ? Heureusement, il y a un troudoucteur dans le film. Je te le jure.
Il y a aussi un agent de la CIA qui s’appelle Marty, comme tous les agents de la CIA dans les films américains. Il y a aussi un « Poundstone », comme il y avait un « Treadstone » dans les Bourne.
Mais je ne veux pas jeter la première pierre. Green Zone est un très bon film du genre.