En 2007, un e-mail accusateur à l'encontre de Nicolas Sarkozy circulait dans les boites électroniques.
Je n'en avais jamais entendu parlé jusqu'à il y a quelques jours. Il m'a été transmis par une personne qui y croyait dur comme fer, c'est pourquoi je le sors des cartons du net. Cet e-mail
attaque le Président de la République et l'accuse de ne pas payer d'impôts et de cumuler des indemnités. En voici ci-dessous la reproduction (Je n'ai changé que la mise en page pour une lecture
simplifiée):
Indemnité mensuelle du Président de la République : 24 874, 55 €
Retraite de député ( à vie ) : 9 298,21 €
Retraite de ministre : 8 776, 34 € ( à vie et convertible après son décès en rente viagère pour ses héritiers, les petits Sarko sont tranquilles … )
Retraite de maire de Neuilly ( à vie ) : 6 241, 92 €
Soit un total mensuel plutôt gentillet de : 49 191,02 €
La misère en somme ! Et quelle somme ! Même si, tout à fait légalement, 30 % de ces revenus ne sont pas imposables, il reste tout de même à notre agité de l’Elysée un revenu imposable mensuel
de : 34.435,71 €
Mais sur ces petites rentes, Sarko ne paye plus aucun impôt, malgré les réclamations qui lui sont faites depuis 1995.
Et ce n’est pas tout ! Sarko a déclaré pour l’ISF un patrimoine de 1.576.394 €, juste avant l’élection présidentielle. Or il est propriétaire, outre de trois assurances-vie totalisant
897.654 €, de un appartement de 340 m2 à Neuilly, trois studios de rapport dans le 6ème, une résidence d’été de 11 pièces et 13.000 m2 de terrain à côté d’Ajaccio ( son intérêt pour la Corse
n’est pas …. désintéressé… ), Un appartement pour les sports d’hiver au dessus de Chamonix ( 120 m2 ).
Sans compter quelques jolies collections de tableaux non assujetties à l’I.S.F…. Inutile de valoriser ces babioles ! Le tout ne dépasse sûrement pas 1.576.394 € …
Toutes ces informations sont vérifiables sur le site de la Recette Principale de Neuilly. "
La première : Le site de la Recette Principale de Neuilly sensé nous permettre de vérifier toutes ces informations n'existe pas. De plus, une Recette Principale, ça n'existe plus. Et ce depuis le
premier janvier 2006. Pire encore, les Recettes Principales ne s'occupaient pas des particuliers mais des entreprises. Tout ceci est vérifiable sur le site de la préfecture des Hauts-de-Seine dont dépendait la Recette Principale de Neuilly.
Deuxième anomalie : Le patrimoine attribué à Nicolas
Sarkozy ne correspond en rien à sa déclaration parue au journal officiel du 11 mai 2007. En effet, il ne possédait aucun bien immobilier à cette date. Toutefois en tant que Président
de le République, il a à disposition plusieurs résidences. Le
Palais de l'Elysée bien sûr ou l'Hôtel de Marigny pour accueillir des chefs d'Etats étrangers, mais aussi le fort de Brégançon, le Château de Rambouillet, et les domaines de Souzy-la-Briche et de
Marly.
Ceci étant dit, le montant des assurances vies de Nicolas Sarkozy n'est pas de 897 654 euros mais de plus de 2 millions d'euros. Quant au montant avancé à propos des tableaux, le Président
déclarait ne pas en avoir. Et les oeuvres d'arts ne sont pas assujetties à l'ISF comme le
rappelle l'e-mail.
Ensuite, les ministres ne touchent pas de retraite. Ils ont au mieux droit à une
indemnité de chômage pleine pendant six mois (13 300 euros) à condition de ne pas retrouver d'emploi. S'ils retrouvent un siège dans une assemblée ou un autre poste, ils en perdent le
bénéfice.
L'indemnité d'un maire en exercice est plafonnée aux alentours de 5500 euros pour les grandes villes. Il serait étonnant donc que la retraite d'un élu soit supérieur à son indemnité lorsqu'il est
en fonction. Il est plus probable que celle-ci s'élève aux alentours de 1500
ou 2000 euros d'après la méthode de calcul de l'Ircantec. Toutefois, comme pour
la retraite de député, celle-ci n'est percevable à taux plein qu'à partir de 60 ans.
Pour terminer, le salaire du Président de la République que Nicolas Sarkozy avait fait voté au début de son mandat (+140%) s'élève à 19 331 euros et non 24 874 euros.
Une interrogation simple peut remettre l'e-mail en question : Comment ces informations auraient été disponibles puisque nous bénéficions tous du secret de l'impôt ?