Le juge Garzon, l’honneur perdu de l’Espagne.

Publié le 14 avril 2010 par Marx

 
                                  Avec l’inculpation du Juge Garzon, les dirigeants espagnols actuels perdent l’honneur qu’il leur restait. Au nom de la loi de réconciliation, que n’ont jamais signé les victimes, ils interdisent au Juge Garzon de rechercher ces mêmes victimes enfouies dans des charniers cachés. Il sont encore nombreux ces charniers, les vieux villageois savent où ont été enterrés les leurs, les républicains. Pendant plus de quarante ans il a fallu se taire et la peur plane encore. Des vieux républicains , ont encore peur, peur de parler, alors ils se taisent. Les derniers ont connu les violentes répressions de 1939 à 1945 et ensuite jusqu’aux années 70 pour ceux qui restèrent des militants.
                                 Partout en Europe, les charniers sont ouverts. Sauf en Espagne. Partout en Europe l’ignominie fasciste est dénoncée, sauf en Espagne. Partout en Europe les bourreaux sont pourchassés, sauf en Espagne. Enfin une loi de réconciliation qui ne sert qu’à protéger la mémoire des assassins, leur idéologie et leur positionnement politique. Pour les républicains, cette « loi » non seulement ne change  rien à la situation antérieure  mais leur interdit d’aller plus loin dans leurs investigations, dans la recherche des disparus, dans la recherche de la vérité. C’est justement cela que l’on veut interdire, la recherche de la vérité et par là l’identification des causes et des coupables. Le pouvoir fait encore comme si les républicains étaient les coupables en leur interdisant de rechercher les corps des leurs , disparus. Ils doivent abandonner les cadavres des leurs afin de permettre à d’autres, les assassins et leurs amis d’être tranquilles.
                                    Ce qui partout ailleurs eut été l’objet d’un scandale et bien pas en Espagne et l’Europe ne s’émeut pas plus que du dernier comptage des palombes sur les Pyrénées. On peut tuer des hommes des femmes des enfants, les ensevelir, sans risque mais gare à qui « braconne » quelques palombes au dessus des Pyrénées. Nous savons que chez cette racaille un républicain espagnol est classé au titre d’animal nuisible, même pas gibier. Enfin la loi de réconciliation ne protège que la racaille, la classe dominante espagnole et l’Eglise. La vraie raison est là. Eviter la condamnation du triptyque espagnol sa bourgeoisie, son armée et son église. Tout l’équilibre de cette loi est le même que celui du franquisme. Bourgeoisie, armée,  église, les trois points d’équilibre sur lesquels repose le national catholicisme. Ces trois points sont saufs.
                                 Que ne font ils pas afin de ne pas déplaire à la bourgeoisie, à l’armée et à l’église, jusqu’à la trahison. Il restait le Juge Garzon, le dernier dépositaire de l’honneur espagnol. Ils l’ont inculpé, faute de pouvoir le condamner au « garrot » . Le national catholicisme est toujours au pouvoir en Espagne et « los « lacayos » au gouvernement.