Roselyne Bachelot souhaite “suspendre l’interdiction” pour les homosexuels de donner leur sang. Interdiction qu’elle a qualifiée mardi sur France Info de “démarche discriminatoire qui n’est pas tolérable”.
Cette suspension interviendra “d’ici quelques jours”, a-t-elle indiqué, précisant qu’elle serait accompagnée d’une “campagne d’informations” sur les risques de transmission du sida, à destination des homosexuels. L’association SOS Homophobie s’est félicitée de cette annonce. “C’est une bonne chose”, déclare-t-on à l’association Aides, tout en rappelant que cette interdiction ne représente “pas une priorité dans les discriminations faites aux gays”.
L’interdiction a été établie en mars 1983 par la Direction générale de la santé à l’attention des populations à risque, principalement les homosexuels et les toxicomanes, l’objectif étant de limiter les risques de contamination par le virus du sida.
Pratiques sexuelles à risque
Aujourd’hui, lors d’une collecte de sang, il est ainsi demandé au donneur potentiel s’il a déjà eu “des relations sexuelles entre hommes”. En cas de réponse positive, le don ne peut pas se faire. Avec la levée de l’interdiction, seraient désormais exclus les personnes ayant déclaré avoir eu “des pratiques sexuelles à risque”.
“Si on se place sur un plan strictement arithmétique, sur le papier, il n’est pas totalement illégitime d’envisager ce type d’interdiction”, explique à LCI.fr le professeur Willy Rozenbaum, président du Conseil national du sida (CNS). Les homosexuels, rappelle-t-il, constituent une “population à forte prévalence de VIH”. Selon une étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS) publiée mardi, “29% de l’ensemble des découvertes de séropositivité” concernent les homosexuels