En attendant de prochaines news de Fallout : New Vegas, je vous propose de découvrir cette interview datant du 18 mars 2010 de Feargus Urquhart, PDG de Obsidian Entertainment, responsable du nouvel épisode de Fallout: New Vegas.
On n’apprend pas grand-chose du jeu mais vous en saurez plus sur le bonhomme.
Quelqu’un a-t-il jamais su prononcer votre nom correctement ?
Pas souvent, mais ça arrive, oui, et ça me surprend toujours. À l’école, chaque nouveau prof remplaçant en était pour ses frais. Il appelait chaque nom de la liste et finissait par faire une pause. Toute la classe se retournait alors vers moi, le sourire aux lèvres, et je disais “Présent.” Suivait immédiatement une question sur l’origine de mon nom, qui est écossais. Le château d’Urquhart est sur le Loch Ness…Ouaip, celui avec le monstre.
Comment ouvre-t-on une compagnie comme Obsidian ?
D’abord, en étant un peu cintré. Être persuadé que c’est une bonne idée peut également vous aider.
Pour nous, il s’agissait de savoir comment nous voulions gérer la compagnie, puis de décider de ce que nous souhaitions en faire. Notre premier amour reste la création de RPG, dès le début, c’était notre objectif. En choisissant notre but, nous savions exactement ce qu’il nous fallait pour monter le studio - les projets que nous cherchions, les gens et la technologie dont nous allions avoir besoin pour concevoir les jeux que nous aimions.
Depuis la fondation du studio, dans quelle mesure votre rôle a-t-il changé ?
Le changement le plus important est que je passe beaucoup moins de temps sur des aspects très spécifiques des jeux sur lesquels nous tavaillons, pour vous donner un exemple, je ne fais plus d’édition de fichiers de données ou d’intégration de graphismes.
Même si c’est le cas, j’essaie de passer autant de temps que possible sur les jeux. Autre exemple, sur Knights of the Old Republic 2, les délais et le budget étaient assez serrés, tout le monde devait donner un coup de main. J’étais celui qui plaçait les accessoires (lits, commodes, lampes etc.) les créatures et les personnages dans le jeu.
Quel est l’aspect de votre travail que vous préférez ? Celui que vous aimez le moins ?
Celui que je préfère, c’est que je crée des jeux. Je sais que la réponse est plutôt évidente, mais c’est vraiment le cas. Je travaille dans une industrie où je fais la même chose que pendant mon temps libre - c’est mon job et mon hobby. Plus spécifiquement, le meilleur aspect est de travailler sur le jeu, discuter de la manière de faire quelque chose et de la meilleure façon d’y arriver.
Le côté que j’aime le moins, c’est le stress d’être à la tête d’une petite entreprise. Au bout du compte, c’est mon job de m’assurer que 120 personnes aaient bien leur chèque à la fin du mois, qu’elles puissent payer leur loyer, leurs courses et les soins de leurs enfants. C’est quelque chose qui pèse sur mes épaules tous les jours et qui peut parfois mettre un bémol à l’enthousiasme habituel.
Comment êtes-vous entré dans cette industrie ? Vous avez un truc ?
Tout a commencé quand j’étais au lycée. Je me suis fait pas mal d’amis dans un club D&D. Et je vous parle papier et crayon, pas de jeux vidéo. L’un des ces amis travaillait chez Egghead Software après l’école et s’est retrouvé dans une partie de D&D avec quelqu’un qui bossait pour Interplay. Interplay commençait à prendre de l’ampleur et cherchait quelqu’un pour le service client. Mon ami à pris le job. Cet été là, j’avais besoin de travailler, il m’a recommandé pour une place au département de test. Pour mon entretien, je me suis retrouvé devant le Vice-Président des Opérations : “Feargus, hein ?”, ce à quoi j’ai répondu “Ouaip.” Et c’était parti. J’étais embauché.
Malheureusement, c’était il y a longtemps, ça ne fonctionne plus comme ça. Il vous faut maintenant des compétences qui vous font sortir du lot.
Mais je peux quand même vous donner quelques trucs pour mettre un pied dans cette industrie. Pour commencer, soignez votre grammaire dans les documents que vous envoyez à la compagnie que vous souhaitez rejoindre. Et n’oubliez pas le correcteur orthographique. Vous seriez étonnés de voir le nombre de cv et de lettres de motivations que nous recevons qui n’auraient pas eu la moyenne à l’école.
Ensuite, il vous faut de la persévérance. Ne baissez pas les bras et demandez toujours s’il est possible de retenter votre chance dans un ou deux mois. Vous ne passerez pas pour le boulet de service.
Et si vous habitez près de la compagnie en question, invitez le responsable des ressources humaines, quelqu’un de son département ou même le PDG à manger. Vous n’aurez peut-être pas le poste, mais vous pourriez glaner quelques informations nouvelles sur l’industrie.
Jusqu’ici, quel a été le point culminant de votre carrière ?
Difficile à dire. Je ne m’attarde pas trop sur mes succès - un trait intéressant de mon caractère. Je suis plutôt attiré par ce qui vient après. Entrer dans la création de Fallout, choisir le nom “Baldur’s Gate” pour Baldur’s Gate, travailler sur Star Wars et D&D, être ami avec Ray & Greg de BioWare et définir la technique générale de Planescape, dont Chris Avellone s’est servi pour créer Planescape: Torment… voilà quelques-uns des points culminants. Des souvenirs qui me font chaud au cœur.
Pour vous, quel est le meilleur jeu de tous les temps ?
Les gens trouvent souvent ça bizarre, mais à part les vieux RPG PC - Bard’s Tale 1, Might and Magic 4 et 6, Ultima 3 et 4 ou Wasteland – j’en reviens régulièrement à Colonization de Sid Meier. C’est étrange, et je ne sais pas ce qui me pousse à ça, mais ça doit venir du fait qu’après y avoir joué une bonne vingtaine de fois… je ne l’ai toujours pas terminé.
Quels jeux êtes-vous impatient de voir ?
J’ai quelques jeux sur lesquels je n’ai pas encore eu le temps de me pencher, comme Mass Effect 2, Uncharted 2. Il faut aussi que je termine Dragon Age et Assassin’s Creed 2. Pour après, j’attends le dernier Final Fantasy, Darkstalkers (il est sorti, mais je ne l’ai pas), StarCraft 2 et Diablo 3.
Qu’est-ce qui vous pousse à vous lever le matin ?
Généralement un enfant qui me fixe en me posant des questions auxquelles je ne suis vraiment pas prêt à répondre. Mais, de façon plus philosophique, je me lève parce que j’ai une vie qui me plaît bien. Une femme qui me supporte, des enfants géniaux, de bons amis, et mon travail, c’est de créer des jeux. Vous me dites si j’en fais trop.
Le pire job que vous ayez eu ?
Étrangement, j’ai plutôt aimé les jobs que j’ai eus, et la liste n’est pas très longue pour quelqu’un de 40 ans. De 13 à 16 ans, j’ai “rempli” des journaux… j’assemblais le Sunday LA Times pour 5 dollars de l’heure. De 16 à 21 ans, j’ai travaillé pour Domino’s Pizza, je prenais les commandes, je les faisais, puis j’ai été conducteur, et enfin responsable. Ça payait plutôt bien, les gens étaient marrants et le temps passait vraiment très vite. Et je travaille dans le jeu depuis mes 21 ans. J’ai été testeur, producteur et maintenant responsable du développement.
D’autres hobbies ou centres d’intérêt ? Qu’aimez-vous faire de votre temps libre ?
Eh bien, à la moindre occasion, je suis sur un jeu vidéo ou un jeu de plateau. Je fais aussi un peu de VTT, je lis des tonnes de science-fiction/fantasy et des livres sur la Cour Suprême. Ouaip, moi aussi j’ai un peu de mal à voir le lien.
Des informations/faits amusant que vous voudriez partager à propos d’Obsidian ?
Si les propriétaires d’Obsidian sont tous réunis dans une salle et que vous dites “Salut Chris”, 60% d’entre eux vous salueront en retour.
Source : Bethesda Softworks