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Financement de la protection contre les catastrophes naturelles en Amérique latine et Caraïbes

Publié le 14 avril 2010 par Xp14

Vue d'ensemble

La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a facilité l'accès aux marchés financiers de plusieurs pays d'Amérique Latine et des Caraïbes. Ces derniers bénéficieront ainsi de fonds leur permettant de faire face aux futures catastrophes naturelles. Les pays membres de la Banque mondiale sollicitent de plus en plus auprès de l'institution une aide financière préventive ainsi qu'une mise à disposition des fonds plus rapide lorsque la nature frappe. La BIRD a pris l'initiative de créer une série de produits et de services, dont un grand nombre a été développé et testé en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Défi à relever

De nombreux pays d'Amérique latine et des Caraïbes sont fortement exposés à toute une série de catastrophes naturelles. Selon le récent rapport d'évaluation internationale des Nations Unies, neuf des vingt pays les plus exposés d'un point de vue économique aux catastrophes naturelles se trouvent en Amérique latine et dans la région des Caraïbes, avec une perte annuelle potentielle pour la région qui atteindrait plus de 2 milliards de dollars.
Les catastrophes naturelles ont trop souvent fait échouer les programmes de développement, annulant les résultats obtenus après des années d'effort. Les économies émergentes sont particulièrement frappées, car elles sont généralement confrontées à une croissance rapide de la population, des infrastructures et des activités économiques, sans disposer des moyens nécessaires pour établir une planification adéquate et imposer des normes de construction adaptées. Cette tendance devrait encore être exacerbée du fait de l'augmentation attendue de la fréquence et de l'intensité des évènements climatiques dangereux liés au changement climatique.


Démarche

Le Groupe de la Banque mondiale préconise l'utilisation du financement du risque catastrophe comme un élément important du cadre stratégique de gestion des risques. Ce financement est d'autant plus efficace que le gouvernement adopte une stratégie consistant à conserver certains risques sur son bilan financier et à en transférer d'autres au secteur privé. L'équipe du Groupe de la Banque mondiale travaille avec le client afin de déterminer quel instrument ou quelle association d'instruments est le plus adapté à la probabilité et à la gravité (les pertes attendues) des risques catastrophes spécifiques. Un fonds de réserve national complété par un financement pour imprévus en cas de nécessité, peut efficacement répondre au problème des pertes peu importantes et récurrentes. L'assurance et la réassurance couvrent de manière plus efficace de plus grandes pertes, mais moins fréquentes, tandis que les pertes résultant de grandes catastrophes naturelles peuvent être transférées vers les marchés de capitaux par le biais des obligations catastrophe par exemple.


Résultats

Alors que plus de pays ont entrepris des actions préventives pour faire face aux risques liés aux catastrophes naturelles, la Banque mondiale, par le biais de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a pris l'initiative de créer une série de produits et de services, dont un grand nombre a été développé et testé en Amérique latine et dans les Caraïbes.

  • Lignes de crédit spéciales
    Suite au séisme de magnitude 6,2 qui a frappé le Costa Rica en janvier 2009, le gouvernement a pu bénéficier de 15 millions de dollars, issus d'une ligne spéciale de crédit (appelée Cat DDO - Option de tirage différée) destinée à une reprise des activités. La Banque mondiale a pu débloquer des fonds en 24 heures suite à la demande du gouvernement costaricain. Depuis 2008, trois autres pays ont signé en faveur d'une ligne de crédit spéciale - le Costa Rica (65 millions de dollars US), la Colombie (150 millions de dollars US) et le Guatemala (85 millions de dollars US).
  • Obligations Catastrophe
    Ces dix dernières années, le Mexique a développé un fonds d'auto-assurance destiné à financer la reprise après une catastrophe (Fondo de Desastres Naturales ou FONDEN), qui s'appuie sur des instruments financiers liés au marché. En 2006, le Mexique devient le premier pays souverain à émettre une obligation catastrophe, avec le soutien technique de la Banque. Le Mexique a été le premier pays à utiliser le programme MultiCat, une série d'obligations catastrophe souples développées par la Banque et qui permet l'émission d'obligations Cat conçues pour de nombreux périls, régions et pays. En octobre 2009, le Mexique a émis une série d'obligations pour un montant de 290 millions de dollars US. Le résultat est une couverture sur trois ans pour trois types de risques spécifiques - les séismes (trois zones autour de Mexico), les ouragans du Pacifique (deux zones) et les ouragans de l'Atlantique (la région autour de Cancun).

  • Mécanisme d'assurance contre les risques de catastrophes naturelles
    En 2007, le Groupe de la Banque mondiale a aidé la Communauté caribéenne (CARICOM) à mettre en place le Mécanisme d'assurance contre les risques dans les Caraïbes (CCRIF
    (a)), un ensemble d'assurances “paramétriques” détenu par les Caraïbes. Ce mécanisme permet un versement de fonds rapide aux 16 pays caribéens membres dès la survenue d'ouragans dont la force est définie à l'avance et de séismes dans des zones géographiques précises. Cet instrument permet un financement rapide car il est indépendant des dommages réels. Le CCRIF offre aux pays participants un vecteur efficace et transparent permettant d'accéder à la réassurance internationale et aux marchés de capitaux. En tant qu'entité autonome, le CCRIF dépend pour son financement de ses propres réserves et réassurances. La communauté de bailleurs de fonds a contribué à constituer les réserves initiales et les pays participants ont acquitté une contribution unique. En 2009, sa troisième année de fonctionnement, le CRIFF a réussi à placer plus de 130 millions de dollars US de garantie sur les marchés internationaux de la réassurance et des capitaux.
    Un Programme de gestion du risque climatique centraméricain, offrant des produits d'assurance-récolte indexée, a été développé au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua. Le programme fonctionne actuellement au Nicaragua, où 2 500 hectares de récoltes destinées à l'exportation (d'une valeur de 41,6 millions de dollars) ont été assurés en 2008.


Perspectives d'avenir

Le Groupe de la Banque mondiale fournit une assistance technique à la Colombie, au Costa Rica et au Mexique pour étudier l'exposition au risque catastrophe des avoirs et des infrastructures publics et développer un programme d'assurance catastrophe efficace et abordable destiné à protéger ces avoirs. Au Costa Rica, le Groupe de la Banque mondiale travaille avec la Compagnie nationale d'assurance (INS) pour créer un instrument dédié à l'assurance des avoirs publics. Les résultats des travaux préliminaires montrent que l'instrument proposé améliorerait la couverture et permettrait des économies nettes d'au moins 50 millions de dollars US sur dix ans.


Partenaires

Programme MultiCat.
La Banque mondiale s'est appuyée sur son expertise du marché et ses contacts, établissant des partenariats avec les principaux acteurs des marchés des obligations catastrophe et de la réassurance (Swiss Re, Goldman Sachs et Munich Re) pour la mise en œuvre du programme MultiCat. Elle a servi d'intermédiaire en ce qui concerne les obligations émises au titre du programme.
Le mécanisme d'assurance risque catastrophe caribéenne
Le CCRIF est le résultat de deux années de collaboration entre les gouvernements membres de CARICOM, les grands bailleurs de fonds partenaires (par exemple, le Japon, le Département britannique pour le développement international, l'Agence canadienne de développement international, l'Agence française de développement, la Banque de développement des Caraïbes, l'Irlande, Les Bermudes et l'Union européenne), et le Groupe de la Banque mondiale.



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