Voilà plusieurs mois qu'Ali Hlehel se bat et se démène contre l'administration israélienne, qui lui refuse un visa pour assister à un festival littéraire au Liban. C'est que le pays est classé parmi les ennemis politiques (ou ataviques ?) d'Israël, et qu'à ce titre, il est frappé de la même interdiction d'y séjourner que d'autres au Moyen-Orient.
Impossible pour un habitant du pays de se rendre au Liban. À moins de disposer d'une autorisation formelle du ministre de l'Intérieur ou du premier ministre.
Eh bien nous y voilà : finalement Israël a cédé. Enfin... La cour suprême d'Israël a fait céder le pouvoir politique, en acceptant que le romancier, contre l'avis des services de Netanyahu et Eli Yishaï, se rende au Liban. Respectivement premier ministre et ministre de l'Intérieur, justement. Selon eux, le cas de l'écrivain ne relevait pas des cadres dans lesquels on peut accepter qu'un citoyen se rende dans l'un des pays ennemis, l'autorisation n'étant généralement octroyée que dans des contextes humanitaires extrêmes.
« Je pense que l'interdiction serait clairement illégale. Je ne sais pas si je suis par nature optimiste ou pessimiste quant à mes chances de partir pour le Festival, mais si nous parvenons au moins à soulever la question sur le plan juridique, ce sera une grande avancée », estimait déjà Hlehel fin mars. Mais désormais, son avis est confirmé par la justice.
Or, si l'interdiction est levée judiciairement, la présence d'Ali Hlehel dans le pays n'est pas encore assurée. En effet, les services administratifs israéliens doivent encore lui fournir un visa, chose qu'il ne sera pas aisé d'obtenir en un laps de temps si cours. Le festival qui se déroule à Beyrouth a commencé aujourd'hui, et doit prendre fin le 18 avril.
Si Ali Hlehel est heureux que la situation soit débloquée, et conscient que son voyage pourrait être de toute manière impossible, il espère avant tout faire jurisprudence dans l'esprit des gens. Et les inciter à demander plus souvent à l'avenir des autorisations de voyager dans ces fameux pays ennemis.