L’Immortel

Par Corentino

Attention chérie, ça va couper !

ça c est de la phrase choc

Jean est un père de famille comblé, il vient de prendre sa retraite pour se consacrer entièrement à sa famille après ces dures années de labeurs. Il est ravi, il emmène son gosse à l’école quand il se fait descendre par une bande de jeunes enragés.  Ce qui n’est pas si étonnant, vu l’ancien métier de Jean : il était un des trois parrains de mafia marseillaise. Un tonton quoi. Pourtant, il avait bien préparé son départ. Il avait laissé les affaires aux mains de ses deux associés, deux amis d’enfance. Jean se prend donc 22 balles dans le buffet. Mais il s’en fout, il ne crève même pas. Par contre, il a un peu les bouliches, tellement qu’il refuse de se faire anesthésier pendant que les toubibs lui enlèvent toutes les bastos qu’il a sous la peau. Et comme il n’est pas con, il va se venger, et là ça va faire super mal.

Putée de con, j’y crois pas mes esgourdes. J’en ai les mirettes qui clignotent comme un flipper. Un polar français qui tient la route et qui n’a pas été réalisé par Olivier Marchal. Ça, c’est une grande nouvelle pour le cinéma français.

Par contre va pas falloir chercher très longtemps pourquoi c’est un film réussi. La réponse tient en deux mots :  Jean et Marina.

Mr Réno, avec son professionnalisme habituel et son mètre quatre-vingt-dix, crève l’écran. Je me suis demandé qui d’autre aurait pu prendre le rôle. Déjà on enlève tous les petits et les maigrichons. Pour prendre 22 balles dans le buffet sans moufter, vaut mieux pas avoir besoin de talonnettes.  Du coup, à part Réno, reste plus que le gros Gérard. Le problème c’est que Gérard, il n’aurait jamais pu devenir un parrain de la pègre marseillaise. Pas assez rigoureux le garçon. Il serait tombé dans le pichet de pastis ou dans la marmite de bouillabaisse à un moment où un autre. En plus, l’accent marseillais, ça lui va pas à Gerard. Bref, le rôle est pour Jean. Fin des débats.

Ensuite, l’autre protagoniste est Marina. Un mix entre commissaires Moulin et Julie Lescaut. Elle a perdu son mari qui était lui aussi condé. Il s’est fait descendre par le collègue de Jean. Cela a eu plusieurs conséquences sur elle. Pour commencer, elle picole. Mais pas pendant le service donc ça ne compte pas. Ensuite, elle a développé une certaine antipathie envers la mafia, mais aussi envers ses collègues qu’elle considère un peu comme des lopettes. Et la femme en colère, Marina la joue super bien.

A contrario de l’autre humoriste, Kad Merad, qui interprète le nouveau chef de la pègre, mi-débonnaire, mi-hypocondriaque. Fatalement, quand monsieur Kamoulox s’énerve, il n’est pas très crédible, même avec un gros calibre entre les mains.

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L’immortel est un bon film. Ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais c’est de la bonne cam’. Le scénario sans grande folie tient la route tout en garantissant quelques surprises. La réalisation est pas mal du tout, surtout la musique qui colle bien. D’ailleurs un peu trop, certaines scènes sont prévisibles à cause de la musique.