Eugenio Lira Rugarcia, La Pratique de la Miséricorde Aujourd'hui selon l'Enseignement de Jésus 4

4. La prière: école de confiance et d'espérance

« Parle avec ton Dieu, qui est l'amour et la Miséricorde même »17 demanda Jésus à sainte Faustine. Dans son oeuvre « Jésus de Nazareth », le Pape Benoît XVI affirme qu'en Jésus, Dieu accomplit la promesse faite à Israël de susciter un prophète, un nouveau Moïse, dont la caractéristique essentielle ne sont pas les prodiges que l'on raconte sur lui, mais le fait qu'il parlait avec Dieu comme un ami avec un ami.¹⁸ C'est précisément ceci le point décisif de Jésus: Il a vu Dieu¹⁹, et c'est de cette communion avec le Père – qu'Il prie constamment – que jaillit toute sa force pour vivre, pour enseigner, pour agir et même pour souffrir.²⁰
C'est pourquoi, Jésus nous a enseigné à prier, tout en nous faisant comprendre que celui qui prie, « ne prétend pas changer les plans de Dieu ou corriger ce que Dieu a prévu. Il cherche plutôt la rencontre avec le Père de Jésus-Christ, lui demandant d'être présent en lui et dans son action par le secours de son Esprit »²¹

Lorsque nous vénérons l'image de la Divine Miséricorde,²² que nous récitons le Chapelet²³, nous prions à trois heures de l'après-midi sa miséricorde²⁴, nous faisons la neuvaine²⁵, que nous célébrons sa Fête²⁶, et que nous prions, nous confessons alors que Dieu existe, qu'Il est une personne avec laquelle nous pouvons entrer en communion ;qu'Il est l'Amour en personne et la Sagesse suprême, que nous pouvons appeler en toute confiance « Père » parce qu'en Christ, et que, en donnant sa vie, Il nous a donné l'Esprit Saint, Il nous a convoqués dans l'unité de son Eglise et Il nous a faits Ses enfants, participants de la vie divine, par laquelle, en parvenant à la plénitude de notre être, nous atteignons l'éternité.

Tel est le Dieu en qui nous croyons et que nous prions ! Un Dieu qui est la raison, la volonté et l'amour²⁷ et qui, regardant tout à sa dimension la plus profonde, la plus globale, et la plus définitive sait parfaitement ce qu'Il fait, quand Il le fait et comment Il le fait. Par contre, nos sentiments, nos émotions et no tre intelligence ne captent qu'une partie de la réalité étant donné leurs imperfections et leurs limites. Serait- il sensé, alors, de prétendre Lui dire ce qu'Il doit faire, quand et comment le faire ?

Tout ce que Lui fait et permet, Il le fait et le perme t pour nous amener à la plénitude de notre être. Sachant cela, en priant, demandons aussi en suppliant, la grâce de son Esprit pour que, comme le Christ, nous soyons capables d'être ce que nous devons et de faire ce qui nous correspond pour atteindre ce qu'Il nous offre, en écoutant ce que la Divine Miséricorde indiqua à sainte Faustine: « Ne reçois pas ces grâces uniquement pour toi, mais aussi pour tous les autres... Par la prière tu seras le lien entre la terre et le ciel.»²⁸ N'oublions pas, non plus, de prier pour nos défunts ! tenant compte ainsi du conseil de Jésus adressé à Sa Secrétaire: « Sers-toi de toutes les indulgences du trésor de mon Eglise ».²⁹

17 Ibid. , n.1486.
18 Cfr. Exode 33, 11.
19 Cfr. Jn 1, 18.
20 Cfr. BENOÎT XVI, « Jésus de Nazareth », Ed. Rizzoli, Italie, 2007, pp. 21-28.

21 BENOÎT XVI, Encyclique « Deus caritas est », n.37.
22 Cfr. KOWALSKA Faustine, « Journal de la Divine Miséricorde », op.cit., n 47.
23 Ibid., n. 476.
24 Ibid. , n. 1320.
25 Ibid., n. 1209.
26 Ibid., n. 49.
27 BENOÎT XVI, Encyclique « Spe Salvi », n. 5.
28 KOWALSKA Faustine, « Journal de la Divine Miséricorde », op.cit., nn. 294 et 438.
29 Ibid., n.1226.