Interrogé par nos confrères du Monde, Luc Ferry, qui fut ministre de l’Education nationale de 2002 à 2004, a fortement critiqué les actions actuellement engagées par le ministère. Ainsi, les suppressions de postes, qui permettent d’économiser quelques 500 millions d’euros par an, sont très loin d’équilibrer les nouvelles dépenses mises en place, comme la baisse de la TVA pour les restaurateurs ou encore la fin du la publicité sur la télévision publique.
Si l’ensemble des actions du gouvernement allait dans le même sens, ces suppressions de postes auraient leur cohérence. Mais, dans l’état actuel des choses, la goutte d’eau d’économie est rapidement anéantie par les dépenses colossales faites par ailleurs.
Quant à la réforme des concours de l’enseignement, avec la masterisation, c’est une calamité aux yeux de l’ancien ministre de l’Education nationale. Il reconnaît cependant que Luc Chatel n’y est pas pour grand-chose.
C’est Xavier Darcos qui lui a laissé ce dossier ouvert entre les mains. L’économie réalisée par la disparition de l’année de stage est une pure aberration. Cette année va manquer dans la formation des nouveaux enseignants et l’économie réalisée est assez négligeable.
Sur le point de la réforme de la carte scolaire, Luc Ferry reste opposé à son principe qui ne contribue qu’à renforcer les inégalités d’un quartier à l’autre. Et, quand on parle de rendre effective la suppression des allocations familiales pour les parents dont les enfants sont trop souvent absents à l’école, Luc Ferry s’inquiète. Ce n’est pas une solution en soi, bien au contraire et ce n’est pas ainsi qu’on va aider ceux qui sont le plus en difficulté.