Le Honduras sous la botte des putschistes
Plus de neuf mois après le coup d'Etat du 28 juin 2009 qui a renversé le président légal du Honduras, le silence s'installe autour de la situation de ce
pays.
Le 27 janvier s’est terminé officiellement le mandat de M. Manuel Zelaya à la présidence de la République du Honduras. Elu le 29 novembre, au cours d’un scrutin
illégitime (21,5 % de participation) organisé par le gouvernement putschiste Roberto Micheletti, le conservateur Porfirio Lobo a pris ses fonctions.
Le président du Guatemala a lancé un processus d'intégration du gouvernement putschiste dans le Système de l'Intégration Centraméricaine (SICA). Mme Clinton a annoncé le 4 mars dernier que les
Etats-Unis reprendraient leur aide économique au gouvernement issu du putsch, en estimant que le pays a donné suffisamment de gages de démocratie.
Pourtant la répression militaire se poursuit dans ce pays. Globadia.com cite le cas d'un journaliste assassiné de plus de trente balles le 14 mars. Ils ont été au moins trois à faire l'objet
d'exécutions sommaires en mars 2010, six depuis le début de l'année. Le 15 février le syndicaliste Funes Benítez était assassiné par des hommes en moto sans que la police accepte
d'enregistrer la plainte. Tandis que les paramilitaires visent spécifiquement ceux qui ont participé aux marches de soutien au président Zelaya, l'armée, elle s'en prend au mouvement paysan :
hier un fort contingent de soldats a été déployé cette semaine contre la communauté paysanne de Guadalupe Carney qui s 'est approprié les terres d'un riche propriétaire qui les avait illégalement
expropriés pour planter des palmes (une culture agrotoxique pour l'environnement et qui prive les petits paysans de leurs ressources) dans la région du Bas Aguan. Pour faire accepter la
répression, le journal de droite La Prensa a prétendu que les opposants radicaux s'étaient alliés aux narcotraficants pour installer une guérilla armée dans le Bas Aguan.
L'opposition du Honduras néanmoins ne désarme pas. L'ancien Front populaire national contre le coup d'Etat rebaptisé Front national de résistance populaire qui réunit des secteurs variés de la
société réclame maintenant une nouvelle constitution et va lancer une campagne de signatures dans ce but.
F. Delorca de http://atlasalternatif.over-blog.com