Les ectoparasites du lapin

Par Selectionsavicoles

   LES ECTOPARASITES DU LAPIN

Les temps ont changé. Les clapiers primi­tifs ont laissé la place à des stabulations modernes et adéquates. Pour relativement peu d'argent, l'éleveur peut se procurer et utiliser toute une gamme de produits de traitement. Cela veut‑il dire que nos lapins sont ainsi mis en sûreté contre les parasi­tes ? Certes pas. Les parasites ont toujours existé et continueront à nous surprendre.

Peu de personnes veulent en parler. Aus­si nous en montrons la plus grande com­préhension. Qui veut admettre qu'il a eu des poux ou des puces dans son élevage ?

Dans cet article, nous allons parler des ectoparasites, parasites qui vivent sur l'ani­mal ou immédiatement sur la peau. Ils n'ap­paraissent pas, parce que les cases sont malpropres, ils se transmettent. L'achat d'un nouveau sujet peut en être la cause. Les lapins élevés en garenne peuvent être envahis. Il est rare que l'homme soit propa­gateur. Les ectoparasites ne sont pas seu­lement désagréables, mais transmettent toute une série de maladies qui nécessitent beaucoup de soins et de temps pour guérir. Pensons à la gale par exemple.

LES TIQUES

Il y aura toujours des éleveurs qui trou­vent une manifestation de tiques impensa­ble chez le lapin. Il est juste que la fait est rare. Cependant elles peuvent devenir un réel danger si elles ne sont pas découver­tes à temps. D'après la bibliographie scien­tifique, une femelle peut déposer jusqu'à 3000 oeufs. Après deux semaines naissent les larves qui cherchent à se fixer immédia­tement sur un sujet. Elles se développent en se nourrissant du sang de la victime et peuvent par leur nombre causer de sérieux dégâts.

La plus connue est la tique commune, Ixo­des ricinus, qui plante son rostre si profon­dément dans la peau, qu'il devient problé­matique de l'extraire. Il est pratiquement impossible de l'arracher sans qu'il se dé­chire. Les parties qui subsistent dans la peau de l'animal sont cause d'inflammation et d'infections. Pour avoir quelque succès de retirer ce parasite il faut l'endormir avec de l'alcool dénaturé que l'on applique sur la tique soit par gouttes soit par tamponne­ments. Après 15 minutes, elle peut être ex­traite de la peau du lapin.

Les tiques peuvent vivre des années sans nourriture; les détruire n'est pas de toute simplicité. Si l'on s'aperçoit que les parasites se sont propagés dans le clapier, on traite chaque lapin séparément pour le débarrasser de ces insectes suceurs et en­suite on désinfecte les cases. Les tiques se cachent dans les plus fines fentes. Cela ne sert donc pas à grand‑chose de laver les cases avec une solution forte. Le meilleur désinfectant est une solution à émanations gazeuses. Etant donné qu'il y a toujours de nouveaux produits sur le marché, il est indi­qué de se renseigner. Une tique atteint l'âge de 18 ans et peut vivre 10 à 12 ans sans aucune nourriture. Les tiques arrivent au clapier par l'herbe ou le foin. Les lapins élevés en garenne sont infestés directe­ment, surtout aux abords de bosquets ou en lisière de forêts.

LA PUCE

La puce du lapin, Spilopsyllus cuniculi, at­teint une longueur de deux millimètres. Cette puce vit exclusivement sur le lapin. Heureusement que son apparition est un fait rare. Elle évolue dans la litière, dans les fentes et interstices de tous genres au cla­pier. Adulte elle vit sur le lapin. Cette puce est considérée comme la principale propa­gatrice de la myxomatose.

Si la puce du lapin se manifeste, ce qui peut être la cas lors de saillies ou d'achats de nouveaux sujets, nous traitons d'abord l'animal, ensuite les cases. Le traitement du sol sous les clapiers ne doit pas être négli­gé afin d'éviter une nouvelle génération de ce parasite. Traitement par poudrage ou par pulvérisation. Les produits ne manquent guère.

LES POUX

Sur toutes les variétés de poux, nous n'avons constaté sur le lapin que l'Haemo­dipsus ventricosus. La femelle dépose ses oeufs dans les poils du lapin. Alors que la lutte contre le parasite adulte est relative­ment facile, on procède comme contre les puces ; la destruction des oeufs s'avère plus difficile. Il est indiqué de procéder à un deuxième traitement selon le remède à dis­position afin de détruire aussi les parasites fraîchement éclos avant leur maturité. Les poux peuvent créer des conséquences né­fastes dans les élevages, voire même en­traîner la mort des jeunes sujets infestés.

LES ACARIENS

Les acariens sont parmi les ectoparasites les plus répandus. Les dégâts qu'ils cau­sent sont horribles. L'éleveur qui a combat­tu la gale dans son clapier, ne pourra que confirmer.

Parmi les espèces d'acariens connues, trois seulement s'attaquent aux lapins. Ils vivent juste sous l'épiderme, pendant six semaines environ si les conditions, chaleur et humidité, sont remplies.

Le Sarkoptes minor cuniculi, s'attaque aux parties du lapin qui sont recouvertes de poils courts. Il est la cause de la gale cra­nienne. En général il attaque la région du nez et gagne les yeux et le front, en lais­sant des croûtes et de fortes inflammations. De jeunes sujets laissés sans soins peu­vent périr. Ils maigrissent et montrent des symptômes d'épuisement. L'attaque se re­marque dès le début. Les sujets atteints se grattent et se frottent dès que les parasites creusent leurs galeries dans la peau.

Le Dermatokoptes cunciculi et Dermato­phagus cuniculi provoquent la gale des oreilles. Ils vivent surtout sur l'oreille ex­terne et s'attaquent de préférence aux ra­ces de lapins aux oreilles droites. Le résultat de leur travail se caractérise par des déjec­tions en couches superposées. Il est parti­culièrement difficile d'extraire ces couches de l'oreille.

L'attaque peut être si forte qu'elle bouche le canal auditif. Il est reconnu que ces aca­riens peuvent même s'attaquer au tympan et le crever. Un lapin atteint de la gale des oreilles secoue souvent la tête. Pour com­battre ces parasites, on ramollit les déjections au moyen d'un tampon de ouate imbibé de camomille tiède tenu par une fine pincette. Les déjections sont délicatement extraites du conduit auditif. Ensuite, on applique un acaricide efficace. Le baume du Pérou est un produit quelque peu démodé mais qui a fait ses preuves. Entretemps, il a été créé des produits dont l'efficacité acaricide est plus rapide.