J’aurais préféré aimer ce livre, pour deux bonnes raisons : Aifelle dont je partage généralement les goûts a trouvé belle cette histoire de mère en attente de son bébé prématuré, cette petite fille minuscule qui finit de naître à l’hôpital loin d’elle et enfin parce que ça se passe à Naples, ville pleine de vie où déambule la narratrice par nécessité de combler son temps douloureusement suspendu comme l’indique le titre du livre.
J’aurais pu aimer ce récit s’il ne s’était agi que de la relation mère-enfant. Ce sont là les passages que j’ai aimés, à l’hôpital, au milieu des autres parents dans le même cas, avec le personnel médical qui prend tant d’importance dans leur vie à tous, à ce moment-là!
Mais tout le reste m’éloignait de ce couple douloureux et me tenait trop à distance, à l’écart de mes propres sentiments, Je me suis sentie indifférente presque tout du long. Trop de retours en arrière sur sa vie de petite fille de parents ouvriers et communistes, trop d’importance accordée à son travail d’enseignante pour adultes immigrés devant suivre des cours du soir. Toutes ces digressions m’ont tenue trop souvent éloignée de l’émotion que je sentais naître dès qu’il était question de ses visites à sa petite fille.
Peut-être ces interruptions du récit central étaient-elles voulues par l’auteur pour éviter de tomber dans le mélodrame ! J’ai senti cela comme un erreur !
L’épilogue ne parle pas de sa fille enfin sortie de l’hôpital mais curieusement d’un examen que passe un de ses élèves et où elle est surveillante ! Je n’en ai pas compris l’importance si ce n’est que la vie a repris comme avant peut-être…!
L’annonce traumatisante :
« - Le bébé va naître vivant, mais il pourrait mourir tout de suite, survivre avec de graves handicaps ou n’avoir aucun problème, vous le savez ?
-Oui, je sais.
-Vous le savez, madame ?
-- Je devais accoucher dans trois mois.
Le bébé sera aussitôt envoyé en soins intensifs néonatals. »
Cathulu et Aifelle ont aimé, Amandanon
Merci à Chez les filles.com
Le temps suspendu de Valeria Parrella
(Seuil, avril 2010, 154 p)Traduit de l’italien par Dominique Vittoz)