Il est de coutume, presque de tradition, que de critiquer le “journal” télévisé de la mi-journée de TF1. Et la période de conflits sociaux qui vient de se produire a été une nouvelle fois l’occasion d’une charge en bonne et due forme.
Car par la suite, c’est environ trente minutes de reportages, de documents qui nous font découvrir la vie des français “ordinaires” dans leurs vies “ordinaires“. Je ne serais pas de ceux qui vilipendent ces reportages à la seule condition qu’ils soient explicitement dégagés du journal et qu’ils fassent partie d’un programme de documentaire qui suit les informations. Car rattacher les deux ensembles, ce n’est pas supportable. Montrer des traditions dans de belles régions de France ne relève pas du journalisme d’actualité puisque les faits présentés n’ont aucune d’emprise sur notre vie quotidienne. De plus, temporellement ils sont exploitables à des dates plus ou moins aléatoires. Et c’est d’ailleurs exactement la teneur de son émission diffusée en milieu de nuit de temps en temps “Aimer vivre en France“. Ici, la présence de ces reportages est amplement justifiée puisque le magazine a comme ligne directrice celle de la vie des français.
Et cette présentation justifie en partie, l’article du “Monde” indiquant la mise à l’index de Jean Pierre Pernaut par l’ensemble des grévistes. Car oui, et comme il aime à le répéter son journal est le plus écouté de France, de ce fait il se croit être devenu le porte parole du bon peuple de France. Mais à cela, il ne faut pas renier certains principes de base du journalisme et notamment l’objectivité dans la présentation des situations. Même si cette objectivité est inatteignable, elle se caractérise le plus souvent par une absence de commentaires propres par rapport à l’information, de manière à laisser chacun juger librement en fonction de ce qui est montré.
Par exemple, lorsqu’il agrémente son sujet de ce type de commentaires : “La mobilisation se heurte à la volonté de créer un système plus équitable de financement des retraites. C’était dans le programme de N.S et il a été élu en partie pour ça.“. Deux erreurs grossières apparaissent. En premier lieu, en quoi peut il juger de l’équité d’un système puisqu’à aucun moment il n’est expert dans le sujet (en tous cas pas déclaré), cela revient à une prise de position qu’il ne peut se permettre de faire qu’en privé et non une fois à l’antenne. Par ailleurs, lorsqu’il indique que la mesure était dans le programme et que la personne a été élue pour ça. Une fois de plus, il outrepasse son rôle qui n’est pas celui de justifier, de défendre une position mais d’informer de toutes les tendances afin de former l’opinion publique.
Alors bien sûr, son journal est le premier de France en réunissant quasi une personne sur deux devant son petit écran, il tombe donc assez facilement dans un populisme débordant. Mais ce qui est fortement dommageable, c’est qu’il ne reconnaisse pas les faiblesses de son journal. Il est devenu depuis une vingtaine d’année une icône de l’information telle, que la remise en question de son travail ne semble pas l’effleurer et ce ne sont pourtant pas les critiques à l’encontre de son travail qui manque. Et pour cela, il se range assez régulièrement derrière l’argument du nombre de téléspectateurs qui le suivent chaque jour. Mais le nombre a-t-il toujours fait de bonnes choses ?
REACTION DE JEAN PIERRE PERNAUT LUNDI MATIN AU SUJET DE L’ARTICLE DU “MONDE”, CHEZ MORANDINI (7 minutes)