“Même si tout cela doit finir mal, je suis enchanté de vous connaître, Madame”.
Dans cette scène cultissime, où Belmondo déploie des trésors de sensibilité et de poésie, on voit l’amour de Louis (et de François Truffaut lui-même), pour le visage de Marion/Catherine Deneuve. Visage-paysage qui entraîne le héros dans une fuite en avant digne de Bonnie and Clyde, ou des héros de Badlands (dont on parlait hier). Héroïne opaque que Marion, comme si sa beauté faisait écran à son intériorité. Femme fatale, femme vénale. Mais qui souffre d’étranges maux, qui enregistre des messages d’amour sur un vinyle.
De toutes façons, peu importe. Même si elle lui ment, même si elle le trahit, même si elle le vole, même si elle aime déraisonnablement l’argent, même si elle l’empoisonne, Louis l’aime. Il s’est rendu corps et âme à sa sirène. Et elle, enfin, finira aussi par l’aimer. Trop tard ?