Paris sert un peu à ça, aussi. C’est-à-dire cet endroit magique, rêvé, où les dirigeants africains aiment à venir pour vider leur sac. Le dernier, à en avoir donné l’illustration, est Pascal Affi N'Guessan, ancien Premier-ministre. Qu’a-t-il dit ce cacique de la scène politique ivoirienne ? Premier jet : « Guillaume Soro est Premier ministre le jour et chef des rebelles la nuit. » Deuxième jet : « Nous avons estimé qu'aller aux élections avec 95 % des commissions électorales locales dirigées par des militants adverses, c'était un gros risque politique. Il faut qu'aucun compétiteur soit à la fois joueur et arbitre. Si nous sommes tous de bonne volonté, en cinq jours, l'audit des listes électorales peut être fait. Nous n'avons aucune raison de ne pas croire aux sondages TNS Sofres. » C’est dit. Fermez les bans ! Il me semble que Paris n’est pas Abidjan. Et il ne le sera jamais, et inversement. Ce qui transparaît entre les mots de M. N’Guessan, président du Front populaire ivoirien, ce n’est pas la politique (telle que l’avait pensée Aristote) mais une simple opération de com. Une volonté de régler ses comptes. Pourquoi aller jusque dans la ville des lumières et des beautés pour dire toutes ces vérités intrinsèquement ivoiriennes ? Est-ce pour satisfaire ce petit monde parisien des médias, des potins et des scoops ? Ou pour mieux s’exhiber devant une opinion internationale blasée ? M. Guesssan, c’est au peuple ivoirien que vous auriez dû livrer la primeur de vos oracles. A lui seul !