D'après un rapport de l'institut indépendant European Climate Foundation présenté aujourd'hui à Bruxelles, le développement des énergies renouvelables dans l'Union Européenne nécessitera en moyenne 52 milliards d'euros d'investissements par an jusqu'en 2050. Deux pays tiendront un rôle prépondérant dans cette action : la France et l'Espagne.
L'Union Européenne s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 80 % pour 2050 à travers une triple contrainte dès 2020 : réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990, porter à 20 % la part des renouvelables dans sa consommation d'énergie et réaliser 20 % d'économies.
Or le solaire et l'éolien sont les deux principales sources d'énergies renouvelables appelées à remplacer le pétrole, le gaz et le charbon d'ici à 2050. C'est ce qu'affirme le rapport de l'institut indépendant European Climate Foundation qui doit être remis aujourd'hui aux commissaires européens au Climat Connie Hedegaard et à l'Energie Gunther Oettinger ainsi qu'au ministre espagnol de l'Industrie Miguel Sebastian, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.
L'institut souligne que l'Espagne doit devenir le premier producteur d'énergie solaire de l'Union Européenne, son réseau devant acheminer en outre l'essentiel de la production solaire d'Afrique du nord via le détroit de Gibraltar.
La France devrait produire une partie importante de l'énergie éolienne de l'UE
En outre, la situation centrale de la France fait du pays la plaque tournante du transit de l'électricité produite en Espagne et au Royaume-Uni vers le nord et l'est de l'UE.
Le réseau existant entre l'Espagne et la France a actuellement une capacité de 1 GW. Elle devra être portée à 47 GW en 2050, précise l'étude. Celui entre la France et l'Allemagne devra passer de 6 à 20 GW, celui entre la France et le Royaume-Uni de 2 à 12 GW et celui entre la France et l'Europe centrale de 3 à 15 GW.
"L'Espagne est très en faveur, mais la France ne semble pas aussi convaincue, souligne néanmoins Tom Brookes, de l'European Climate Foundation. Aucun des grands acteurs du secteur, EDF, GDF, Alstom, ne s'est impliqué dans la réalisation de ce rapport, même si le groupe français RTE (Réseau de Transport et d'Electricité) "est enthousiaste".
Un rapport d'information parlementaire, rédigé par un élu de la majorité présidentielle, remet de plus en question ces objectifs français pour l'énergie éolienne.
Les investissements s'élèveront d'après le rapport à 52 milliards d'euros en moyenne par an, soit 2,5 % du montant total des dépenses annuelles de l'UE. A titre de comparaison, celle-ci investit 58 milliards par an pour ses infrastructures routières.
Emilie Villeneuve