François Bayrou est confronté à des difficultés considérables pour aborder 2012 dans un contexte optimiste.
François Bayrou est en panne.
Le contexte actuel lui est défavorable. Le PS reprend des couleurs. L'UMP s'ouvre à la concurrence interne déclarée. Les échéances électorales ont évolué d'échec en échec.
La valeur ajoutée de François Bayrou s'est érodée.
Il est rapidement confronté à six défis.
1) Il doit clarifier son offre en établissant ce qui le différencie des autres concurrents.
2) Il doit clarifier les raisons de son engagement et s'expliquer sur le reproche de parcours présidentiel solitaire.
3) Il doit associer sa candidature à du neuf. Le climat général attend du renouvellement. En 2012, il en sera à sa troisième présidentielle. Comment peut-il encore occuper le créneau du prétendant qui incarne une voie nouvelle ?
4) Il doit rendre crédible la perspective de victoire. Là encore, cet effort se heurte à une réalité : un cumul permanent d'échecs qui le fragilise considérablement face à des indécis qui votent surtout en faveur du "vainqueur probable".
5) Il lui faut introduire du clivage pour exister. Mais ce clivage peine à exister donc l'opinion progressivement s'éloigne.
6) Il lui faut montrer qu'il a une équipe, voire même un parti structuré. Sur ces deux derniers terrains, les régionales ont été dévastatrices.
Sous cet angle, le rebond de François Bayrou relève de l'exploit.
Le seul espace semble résider dans l'originalité d'un nouveau projet.
Il y a actuellement une aspiration au renouvellement et à l'approfondissement de la démocratie. Qu'on l'appelle participation, démocratie volonté de limitation du caractère autocratique des nouveaux pouvoirs politiques ou économiques.
Bien que les réalisations en soient à peine ébauchées, ce stade paraît déjà dépassé c'est de plus en plus la revendication d'un passage de la démocratie représentative à la démocratie participative qui s'exprime.
Le maître mot semble être proximité : territoriale, culturelle, corporative.
C'est par la qualité et surtout l'innovation de son projet que François Bayrou peut rebondir comme, dans des circonstances différentes, Gordon Brown vient de le tenter en présentant son "nouveau projet" dans le cadre des prochaines élections législatives de mai 2010.
Il lui faudra beaucoup d'audace pour engager un rebond.
Il ne suffira plus de parcourir les régions pour écouter et être.
Il va falloir entrer dans le détail des mesures. La personnalité même de François Bayrou n'est plus une identité suffisante. C'est le projet qui doit porter le retour au premier rang.