Magazine France

François Bayrou sur France Inter : "rebâtir la politique en France"

Publié le 28 novembre 2007 par Willy

Par Frédéric LN






Le fondateur du MoDem était ce matin au "7-10" de Nicolas Demorand. Au programme, Jean-Marie Cavada, Villiers-le-Bel, les municipales à Marseille, la redevance télé, les carburants et l’euro…




Que Jean-Marie Cavada nous épargne
les leçons de morale

Nicolas Demorand rappelle à François Bayrou les déclarations de Jean-Marie Cavada, tête de liste annoncée de l’UMP à Paris XIIème : "vous aimez la solitude,… le MoDem n’est pas très fortement démocratique."

François Bayrou : "On vit depuis trop longtemps avec ce genre d’attitude : se vendre au plus offrant. Des élus que nous avions accueilli dans nos rangs, à qui nous avons garanti l’élection au Parlement Européen - dans ma circonscription - veulent un maroquin, un poste gouvernemental. On leur a expliqué que ça passait par deux choses : se rallier à l’UMP et conduire sa liste - dans un arrondissement parisien dont on ignore tout ; et traîner dans la boue vos anciens amis.

Nous avons fourni l’écuelle, le potage, le sel et le poivre … les gens changent de camp et vont chercher la soupe ailleurs : qu’on nous épargne au moins les leçons de morale !"

"Je suis gentil de refuser" le mot de trahison.

"C’est un des maux de la politique française, on est un des seuls pays à le faire, je pense que la fidélité c’est mieux, les François ont besoin d’hommes politiques dont le parcours soit d’intégrité".

La politique suivie
augmente les inégalités

"La situation du pays est telle que la gauche n’est pas en situation d’y répondre.

La politique suivie, d’augmentation des inégalités, va rencontrer de la part des Français une très forte réticence. Dans la nuit de vendredi à samedi, en catimini, on a pris deux décisions : supprimer l’impôt de Bourse qui existait de puis 100 ans et qui rapportait 280 Mn € ; et décidé que 780 000 foyers de personnes âgées modestes paieraient 116 € par an de redevance télé … ce n’est pas bien pour la France."

Violences en banlieue :
contre les déclarations martiales

François Bayrou relativise "les déclarations habituelles : la police sera inflexible - et elle a raison de l’être, la justice fera son travail - et elle doit le faire."

Qu’auriez-vous dit ? demande Nicolas Demorand.

"J’y serais allé, comme Nicolas Sarkozy l’a fait, et à la sortie, j’aurais essayé de ne pas multiplier les déclarations martiales".

Questions des auditeurs

Jean-Paul : "Sur le pouvoir d’achat : le PS a fait 10 propositions hier, Nicolas Sarkozy va faire les siennes demain. Que pensez-vous de celles du PS et qu’attendez-vous de celles de Nicolas Sarkozy, et quelles sont les vôtres ?"

FB : "Je ne crois pas que l’État puisse régler les problèmes du pouvoir d’achat. Il y aura des promesses et des déceptions, mais ça ne se décide par à l’Elysée ou à Matignon, tout ça c’est des histoires. Annonces et promesses ne seront pas suivies d’effet ! Edouard Balladur a fait une déclaration à ce sujet, j’en partage les termes.

Heureusement que nous avons l’euro : s’il n’était pas là, le carburant serait 30% plus cher !

L’inflation revient parce qu’on a injecté énormément d’argent pour échapper à la crise américaine, mais ce n’est pas en effondrant une monnaie qu’on aura une économie saine", d’autant que "la plupart de notre commerce se fait à l’intérieur de la zone euro.

J’ai défendu pendant la campagne une proposition sur laquelle on aurait dû concentrer l’effort : permettre à chaque entreprise de créer deux emplois nouveaux sans charge."

Les socialistes n’ont pas
de ligne politique défendable

François, de Paris :"Vous critiquez vivement la politique actuelle, et en même temps persistez sur le refus d’un rapprochement avec la gauche : un choix d’impuissance politique ?"

FB : "Ce que je vois du côté du Parti socialiste aujourd’hui, c’est un enlisement. Vos journaux disent ’ils sont inaudibles’. C’est un réseau d’élus fort et respectable, mais ils n’ont pas de ligne politique défendable. Personne ne peut dire que ’socialisme’, c’est l’avenir de la France ! Ce mode de pensée, qui dit que l’Etat doit s’occuper de tout, n’est pas juste. S’il y a des choix faits au Parti socialiste, je les regarderai ; si la question est : y a-t-il une alternative au pouvoir actuel : ma réponse est oui, et ce n’est pas au Parti socialiste. Ce week-end, je vous invite à venir à Villepinte, vous verrez des milliers de Français qui décident ensemble de former un courant politique nouveau. La solitude des gens qui veulent changer les choses, on la connaît bien, ce n’est pas une solitude par rapport aux Français, c’est quelquefois une solitude par rapport au monde des notables qui veulent rester dans le système ancien. J’ai choisi de proposer un autre chemin, je ne varierai pas d’un millimètre sur ce choix fondamental, parce qu’on ne peut pas laisser la France dans l’état où elle se trouve. Il faut bâtir un modèle nouveau pour la France."

Nicolas Demorand : pour cela, il faut des élus.

François Bayrou : "Nous aurons des députés, des élus, des figures nouvelles, partout dans les élections. L’idée selon laquelle on pourrait nous réduire à nous rallier, est une idée fausse."

Adhérent de l’Aude : "Le MoDem ne devrait-il pas plus promouvoir les nouvelles forces vives de ce Mouvement ?"

François Bayrou : "Nous le ferons ce week-end ensemble. On verra apparaître la richesse de ces dizaines de milliers d’adhérents nouveaux."

Les écoles et les trottoirs
de tout le monde

Nicolas Demorand pose une question sur les alliances aux municipales.

François Bayrou : "Aux municipales, nous aurions dans presque toutes les villes des listes au 1er tour, non pas partisanes mais larges, parce qu’une ville n’appartient pas à une moitié contre l’autre moitié. Ce sont les écoles et les trottoirs de tout le monde.

La plupart du temps ce seront des alliances au 2ème tour, (parfois) au 1er tour si nous trouvons qu’une équipe mérite d’être soutenue, qu’une personnalité s’impose. On verra en fonction de la personnalité du Maire. Il y a des Maires de qualité à droite, à gauche et au centre - les étiquettes partisanes ne m’empêchent pas de construire une action municipale."

Auditeur de Marseille : "je me suis invité à votre réunion l’autre jour. Pourquoi, alors que vous bénéficiez d’un crédit de plus de 13% de sympathie sur Marseille, ne tranchez-vous pas dans le vif avec un candidat d’envergure, pacificateur ?"

François Bayrou : "Je vais m’inspirer de vos conseils et essayer de les suivre !… Je crois qu’on attend à Marseille des personnalités nouvelles". Ce sera décidé "autour du 15 décembre - il y a plusieurs candidatures, j’essaye de les rassembler pour avoir l’équipe la plus performante".

Erwin, du Finistère : "Vous avez 4 députés, vos copains quittent le Modem, à quoi sert le Modem ?"

François Bayrou : "Ça sert à proposer un projet de société nouveau, dans une France dont le pouvoir actuel ne répond pas, me semble-t-il, aux attentes qu’il avait fait naître, et où le PS et la gauche ne sont pas en situation d’apporter une réponse nouvelle, et je suis décidé à changer ça.

Sept millions de Français ont voté pour moi parce qu’ils attendaient cette réponse nouvelle. C’est à partir du projet de société qu’il faut rebâtir la politique en France."


NB : j’ai manqué le premier quart d’heure de l’émission. Compléter sur news.google !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Willy 401 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte