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Lucian Freud, l'atelier

Publié le 13 avril 2010 par Mpbernet

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Lucian Freud, peintre britannique né en 1922 - et petit fils de Sigmund - pratique l'art figuratif à l'extrême. Ses tableaux vous saisissent à la gorge, dans leur lumière brutale, exclusivement dans les couleurs d'ocre, brun, gris, blanc, rose... Avec son ami et rival Francis Bacon, ils forment l'Ecole de Londres... Et ici, on perçoit clairement la référence à Egon Schiele.


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L'exposition présente cinquante grands formats, avec pour thèmes : les intérieurs (peintures d'atelier), la réflexion (les autoportraits où le plus souvent l'artiste se présente nu), des reprises (Chardin, Cezanne, Constable...) et surtout un grand nombre de nus aussi charmants que des peintures de Soutine. A côté d'hommes et de femmes difformes aux attributs sexuels étalés comme ceux des chiens, portraiturés avec parfois plus d'indulgence que les hommes, on pénètre la chair et la nature humaine dans ce qu'elles ont de plus cru. Les modèles sont choisis à dessein : des chairs boursoufflées, affalées sur des sofas aux matelas apparents, déchirés, ou appuyés sur des monceaux de chiffons.

Pourtant, à y regarder de plus près, on remarque des visages sereins, traités avec douceur, et aussi des mains expressives, presque aussi belles que celles de Philippe de Champaigne. Et encore des détails de jardin, éclatants de luxuriance toute britannique et de précision, comme peints à la manière de gigantesques miniatures. De solides portraits classiques, d'un réalisme fort comme cet industriel irlandais, ou encore le baron Thyssen-Bornemiza, déjà admiré à la Fondation de Madrid.

L'artiste provoque la polémique et l'exposition n'est pas à montrer sans une certaine réserve.
D'énigmatiques scénographies, une touche épaisse, une réalité difficile...un peintre qui dérange, c'est certain. Mais qui n'a pas découragé la reine Elizabeth de poser pour lui en 2001, la couronne sur la tête... et dans une posture tout à fait convenable, quoique sans aucune concession.
Lucian Freud, au Centre Pompidou jusqu'au 19 juillet, 12€


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