J’ai utilisé le Depo-Provera. Nausées, maux de tête, de ventre et fatigue sont apparus après 3 semaines seulement! Par la suite, ballonnements, chutes de pression, étourdissements remplissaient mon quotidien. Trois mois après ma première injection, ma balance m’envoie un message déplaisant: j’ai pris 10 livres. Je poursuis le traitement. Neuf mois et 26 livres de gains plus tard, les effets secondaires s’aggravent. J’ai tout arrêté. 15 jours après, les symptômes disparaissaient.
Le contraceptif par injection Depo-Provera a été longtemps refusé par les pays développés. Administré par injection aux 12 semaines, l’efficacité du produit est de 99,7%, mais il cause des effets secondaires importants sur la santé des femmes.
Devant le refus des pays du Nord, les sociétés pharmaceutiques s’étaient tournées vers les femmes des pays en voie de développement. Mais au Canada, le gouvernement a autorisé le Depo-Provera en 1997.
Fracture des os
En 2000, la Fédération du Québec pour le planning des naissances publie une brochure sur les risques et effets secondaires liés au Depo-Provera: L’injection contraceptive ou Depo-Provera, est-ce pour vous? Les plus importants risques décrits sont: diminution de la densité de masse osseuse, gain de poids, dépression, perte de cheveux, augmentation ou diminution de la pression artérielle, nervosité, étourdissements, saignements menstruels irréguliers, fatigue, affaiblissements, maux de tête, ballonnements, nausées, vomissements, acné, taches sur la peau, augmentation des poils et jusqu’à deux ans d’infertilité après l’utilisation du produit.
«J’ai rencontré une femme qui avait engraissé de 50 livres et une autre de 80 livres, c’est très nocif pour la santé!», déplore Claire Dubé, coordonnatrice et infirmière au Service d’information en contraception et sexualité du Québec.
Or, Madame Dubé affirme que le risque le plus dangereux est la perte de la densité de masse osseuse. Les os deviennent alors de plus en plus fragiles. «Si cet effet secondaire n’est pas “corrigé’’, il pourrait y avoir une augmentation importante du taux de fractures des os», prévient le Dr Suzanne Bisaillon, professeure à la faculté de pharmacie de l’Université de Montréal.
Le fabricant du Depo-Provera, Pfizer Canada, lançait un avertissement sur cet effet en novembre 2004 seulement, par le biais d’une lettre envoyée à Santé Canada. «C’est très choquant que le fabricant émette un avertissement en 2004, alors que le produit est autorisé depuis 1997 au Canada», commente Barbara Bourrier-Lacroix, porte-parole du Réseau canadien pour la santé des femmes.
Dépression et fatigue
Autres effets secondaires: la dépression et la fatigue. Une étude a permis d’observer la présence de dépression et de fatigue chez 35% des adolescentes. Ces symptômes se sont aggravés, chez celles-ci, avec l’utilisation du Depo-Provera, selon un rapport d’un comité de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada.Selon ce rapport, toutes les utilisatrices connaissent des changements menstruels. Environ 50% d’entre elles n’ont plus de menstruations après un an et 68% après deux ans. 25% des utilisatrices ont des saignements irréguliers et fréquents.
Et Santé Canada?
Comment se fait-il que depuis 1997 aucun avertissement important n’a été lancé par le ministère fédéral de la Santé, afin d’informer le public?
Plusieurs médicaments sont autorisés et par la suite nous apprenons leurs graves effets secondaires. «On peut se rendre compte que le processus d’approbation des médicaments ne permet pas d’identifier tous les effets indésirables», conclut le Dr Jean-Pierre Grégoire, professeur à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval. «On pourrait investir davantage dans les études, afin de mieux évaluer les risques associés aux médicaments.»
Le 30 juin dernier, Pfizer Canada envoyait une autre lettre à Santé Canada. Après des études cliniques, le fabricant conclut que les femmes utilisant Depo-Provera «pourraient subir une baisse notable de la densité minérale osseuse. La perte osseuse observée, qui est proportionnelle à la durée du traitement, pourrait ne pas être entièrement réversible.»
Pfizer précise que le contraceptif «doit être réservé aux situations où les autres traitements ne conviennent pas, et la période d’utilisation doit être la plus courte possible.» Pfizer prie les utilisatrices de consulter leur médecin.