Tiens, en consultant mes abonnés twiter, je ne sais plus trop comment, j'ai cliqué sur un lien qui m'a donné le lien de la position des jeunes socialistes sur les retraites. Il faut admettre qu'ils ont réfléchi sur le sujet, les jeunots et qu'ils opposent des arguments relativement sérieux à toutes les solutions proposées. Dans l'idéal, je suis plutôt d'accord avec ça :
En somme, ce que propose l’UMP c’est de travailler tant que l’on est valide, exactement comme avant que le système actuel des retraites soit mis en place. C’est donc une véritable régression, sous couvert de modernisation, un grand bon en arrière, que nous propose la droite. Pour nous, la retraite est un droit fondamental, car nous ne considérons pas que le travail doive occuper toute la vie des individus. La baisse du temps de travail est un combat majeur du mouvement ouvrier. La retraite permet de se consacrer aux loisirs, à l’engagement politique ou associatif…
J'ai regardé aussi ce qu'ils disaient de la retraite par points, à laquelle pensait Bayrou, et ce n'est pas inintéressant, même si je ne pense pas que Bayrou voyait la chose ainsi.
Pensant trouver le remède miracle au problème de financement du système de retraite, des économistes préconisent la mise en place de retraites par point ou de comptes notionnels. Avec ce type de système, le calcul des retraites ne s’effectue plus selon les 25 meilleures années (dans le privé) ou sur les 6 derniers mois (dans le public) mais sur la base de toute la carrière. Mais, selon le COR, ces systèmes verraient en moyenne une baisse de 15% du montant des retraites.
Dans le système de retraite par point, les cotisations prélevées sur le salaire servent à « acheter » des points. Le montant de la retraite n’est pas fixé et dépend de la valeur des points que l’on ne connaît pas au préalable. On ne prend en compte que le montant des cotisations versées, sans tenir compte du temps passé au travail. Dans ce système, l’âge de départ en retraite ne sert donc plus à rien…
Il n'y a pas de mystères : aucune solution n'existe sans accroître les montants à redistribuer. L'actuel projet du MoDem reprend la proposition de Bayrou, et il conclut en précisant qu'il faut envisager des carrières plus longues, avec de nombreux aménagements, seule manière de générer des recettes supplémentaires pour les caisses de retraite. Le MoDem met en avant dans son projet l'ajustement des points en fonction de la pénibilité, ce à quoi réplique ainsi le MJS :
Un autre écueil qu’induiraient des modifications du système de retraite, serait de faire de la pénibilité l’alpha et l’oméga de toute réforme. S’il est indiscutable que la pénibilité doit être prise en compte dans les conditions de travail des salariés, son intégration au calcul du départ de l’âge à la retraite paraît difficile. En effet, selon quels critères intégrer la pénibilité et comment la prendre en compte dans le calcul de la retraite ?
Jusque là, pas mal d'observations de bon sens de la part de nos jeunes socialistes : là où ça se gâte, c'est quand il s'agit de proposer des solutions. On trouve par exemple l'idée brillantissime d'intégrer les années d'études dans le calcul des annuités, ce qui va aggraver encore davantage les déficits, évidemment. Les Jeunes Socialistes veulent aussi revenir sur les exonérations de cotisations sociales dont bénéficient les entreprises : faire ce choix, c'est accroître le coût du travail en France. Vraiment pas malin comme solution et surtout pas le moment.
Les Jeunes Socialistes font le calcul que le chômage représente un manque à gagner évident : c'est une lapalissade ! tous les gouvernements depuis 20 ans essaient de lutter contre le chômage, et ils ne trouvent pas de solutions. Et que l'on ne me parle pas des emplois jeunes de Jospin, ce ne sont pas des emplois générateurs de recettes puisqu'ils ont été financés par l'endettement.
Enfin, les Jeunes socialistes veulent mettre à contribution tous les revenus sans exception : intéressement, participation, primes, épargne salariale, stock options, bonus... On y viendra certainement, mais les revenus des Français baisseront certainement. Par exemple, dans la fonction publique, il existe des indemnités et des primes qui feront immédiatement les frais de cette ponction. l'épargne salariale concerne bien plus de Français que ne le pensent les Jeunes Socialistes. En soi, je ne suis pas contre leur idée, mais il faut en peser le pour et le contre.
Il reste la TVA sociale qui pourrait permettre de financer une partie de notre protection sociale, et donc, les retraites. Il faut à mon avis être très prudent : toute hausse inconsidérée étoufferait immédiatement la consommation. Elle a toutefois le grand avantage de ne pas pénaliser nos entreprises à l'exportation et de les placer davantage sur un pied d'égalité sur notre marché intérieur. Comme notre inflation est très faible, un petit relèvement de la TVA serait pensable. On imagine bien, évidemment, la bêtise crasse qui a conduit l'actuel gouvernement à abaisser la TVA dans la restauration...
Il me semble, sur ces retraites qu'on ne s'en sortira pas avec des solutions simples : il faut activer plusieurs leviers en même temps. Les Jeunes socialistes portent des coups pertinents contre le système proposé par le MoDem. Il est tout à fait de l'intérêt de ce mouvement politique de prendre en compte les critiques faites et d'améliorer ses propositions dans ce domaine.
Une chose est certaine : les Français ne veulent ni travailler plus longtemps, ni cotiser davantage, c'est ce qu'ils disent majoritairement quand ils sont consultés. Cela ouvre donc la voie à la TVA sociale. Toutefois, dans ce domaine comme dans bien d'autres, aucune reforme ne sera possible sans une véritable équité : on peut faire admettre certains choix aux Français, mais les efforts devront concerner tout le monde, et les revenus du capital devront à leur tour être taxés (mais pas exclusivement) de manière à adoucir le remède de cheval qu'il faudra bien tôt ou tard administrer aux Français.