L’heure BHV

Publié le 12 avril 2010 par Dflasse

Résumons.

Trois bourgmestres élus en 2006 ne sont toujours pas reconnus par l’autorité flamande. Ils ont enfreint un décret flamand qui s’oppose à une loi fédérale. Le débat juridique n’est pas clos.

Des commerces de la périphérie bruxelloise se sont fait tancer par les autorités communales flamandes pour avoir affiché des propositions commerciales en d’autres langues que le néerlandais. Dans des endroits où tant de clients sont francophones ou anglophone, c’est un non-sens commercial qui ne s’appuie sur aucune règle juridique.

Il y a quelques années, un chauffeur de bus de la société De Lijn s’est fait réprimander pour avoir oublié de changer la langue d’affichage de son terminus une fois passée la frontière linguistique.

Il y a eu le sketche de François Pirette qui démontrait que les employés communaux de Dilbeek ne pouvaient parler français que si leur chef l’autorisait explicitement. Foin du service au citoyen et foin de la simple politesse. Qu’on ne réponde en néerlandais par ignorance de l’autre langue est une chose. Refuser d’aider quelqu’un par règlement en est une autre.

Il y a le ‘wonen in eigen streek’ qui laisse une latitude suspecte à la province. Les critères d’autorisation à l’achat d’un bien immobilier dans certaines communes flamandes ne sont pas d’une transparence absolue.

Il y a les accords entre certaines communes flamandes et les agences immobilières pour écarter les francophones des listes de candidats acheteurs. On se demande quelle est la contrepartie pour les agences immobilières. La cerise sur le gâteau est qu’un des bourgmestres qui a institué cette pratique illégale n’est autre que Jean-Luc Dehaene qui est la personne sensée mettre tout le monde d’accord.

Ca fait beaucoup. Je ne sais même pas pourquoi ça m’énerve autant. Il n’y a aucune chance pour que j’aille m’installer à Vilvoorde et on m’a bien fait comprendre que je n’étais pas le bienvenu. Qu’on ne me parle pas d’intégration car la connaissance du néerlandais ne suffit pas pour être jugé assez flamand pour acheter une maison. Qu’on ne me parle pas de bourgmestres hors-la-loi car ceux (dont Dehaene) qui avaient refusé d’organiser les élections tant que BHV n’était pas scindé n’ont même pas eu droit à un  froncement de sourcils. Pour le coup, il n’y avait pas d’arguties juridiques. C’était clairement illégal. Deux poids et une seule mesure. Flamande.


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