Roses et écologie!

Publié le 12 avril 2010 par Orlandoderudder

12 avril 2010

Roses et écologie!

Noailles.

Quand j'avais un jardin, moi, c'étaient les roses (pas mal, comme phrase dite "thématique", hein? Vvie la rhétorique, école de la liberté!)... J'aimais les églantines et les délicieuses liqueurs qu'on peut en faire, mais les roses... Je les soignais, un peu en souvenir de charles de Noailles qui y mettait tout son coeur. Cet homme, aristocrate, certes, eut l'honneur de produire les films surréalistes, les tout premiers, de Dali et Buñuel, fut méprisé de ses pairs pour ce genre de folie.Mais aussi parce qu'il préférait, dit-on, son professeur de gymnastique à la fabuleuse Marie-Laure de Noailles, son épouse, véritable activiste de l'art et de la beauté. Car les Noailles ont promu Cocteau, Giacometti, Mallet-Stevens, Poulenc,etc... Car ce couple s'entenait fort bien pour ce qui est  de la réelle révolution de l'art, à cette époque, qui fut anéantie par la montée des totalitarismes amis de la nature...

Liberté!

Charles de Noailles aimait les roses. Moi aussi. Et, au début, je me suis contenté de Crimson glory, de queen Elisabeth... Des Meilland, aussi. Puis j'ai acheté (fort cher) de belles roses anciennes. Et je les soignais,, et je leur parlais. C'était bon. C'était moi. J'vais conscience de mon humanité. Chacun de mes gestes, comme la "nature" même de ces fleurs était évidemment "contre-nature"...non seulement je cultivait, comme le premier humain révolté contre l'environnement qui a planté des choux ou je ne sais quoi, qui a semé du blé, ou des céréales de l'époque, gestes de liberté contre le totalitarisme naturel. Si vous voulez un belle analyse des différents sens du mot, et des options saines sur la nature, lisez le livre que lui a consacré Stuart Mill! Une baffe aux écolos, comme la moindre rose! Comme la culture dans tous les sens!

Distiller!

C'était ample et tranquille, les roses. Certaines permettaient les loukoums ou la confiture, les beignets, voire le mei-kuei-lo (oui, je l'avoue, j'ai distillé dans ma cave avec une cocotte-minute et un bout de cuivre, et aussi à froid dans mon congélo). J'avait pas mal d'August appeltje, petites pommes d'août qui attiraient les guêpes et se conservaient mal; J'en faisasis des gelées et de l'esprit (notez l'anglicisme! spirit!), plus applejack que Calvados, mais délicieux. Bref, mon jardin, mes roses, c'était la beauté suave, l'harmonie, quelque chose de grand et de tendre, la paix...

Heuchères;

Il y avait aussi, dans mon jardin, des heuchères. Ces fleurs se nomment aussi "désespoir du peintre", parce qu'elles seraient difficiles à représenter sur une toile. Ce fut, en tout cas,l'un des sujets préférés de certains impressionnistes. Beau sujet de méditation.L'homme au chevalet créant toujours plus de beauté que la nature. Un arbre, c'est beau; Corot, c'est mieux. Et les arbres de Mantegna, hein? On dit parfois que les arbres de la forêt flamande, si beaux, s'efforcent, en vain, désespérément, de ressembler encore plus à ceux des vieux maîtres flamands! Breughel est le "désespoir des arbres"! Et nous en arrivons encore à la culture,l 'amour, la beauté avec, hélas, cette fatigante lutte contre la tyrannie vulgaire de la nature, cette marâtre immonde et courjaultesque!

A lire: Roses et poireaux, d'ArnioSchmidt! Bô!