Chaque matin, en allant travailler, de plus en plus d'individus désavouent un système qui les détruit à petit feu, pourtant ils continuent à se soumettre à la culture de l'évaluation, aux objectifs de rentabilité et au management par le harcèlement.
Pourquoi une telle soumission ? Pourquoi ne se révoltent-ils pas ?
Parce qu'aujourd'hui la culture du narcissisme et de l'individualisme imposés à dessein par la société libéralo-médiatique sont tels que l'individu ne se focalise plus que sur ses propres intérêts, délaissant l'engagement public.
Ce processus d'individualisation parfaitement bien pensé n'a qu'un but : le rendre fragile et vulnérable et le couper des formes collectives de défense...
En acceptant et en sombrant dans cette soumission, il signe la fin du courage moral et le début de la dépression.
- Jamais le malaise individuel n'a été à ce point lié à la déstructuration de la société.
- L'homme, et plus largement la société, meurt par manque de courage.
- Alors à défaut de faire exploser le système, les individus se font imploser eux-mêmes.
- Jamais le nombre de suicides dans les entreprises n'a été aussi important.
- Jamais les combats collectifs contre les dictats des puissants n'ont été si affaiblis.
Les managers de ce système sont très forts et sont tout près de leur but ultime : soumettre le monde du travail à leur loi en faisant en sorte qu'il se bâillonne lui-même sans même s'en rendre compte.