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Une soirée chez Jacques Cagna

Publié le 12 avril 2010 par Uneblondedanslaville
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L'histoire où la blonde prend des risques inédits...

Quoi de mieux pour impressionner un garçon que de lui proposer de nous accompagner au resto pour tester le dit-resto ?

Je vous le dis, ça fait un effet bœuf.

Vendredi soir, donc, je dînais au resto avec un « garçon ». C’est le programme de test Paris de la tentation de Lastminute.com qui m’a proposé une foultitude d’adresses et cela n’a pas été facile de choisir.

J’ai finalement opté pour Jacques Cagna.

Pourquoi ?

Hé bien déjà parce que le restaurant se situe dans l'un de mes quartiers favoris, le sixième arrondissement de Paris. (au 14 rue des Grands Augustins pour être précise)

Et puis surtout le menu (soyons pragmatiques).

Vendredi soir. Premières impressions : la porte d’entre est modeste, peut-être un peu trop, j’ai hésité, me demandant si c’était bien par ici qu’on entrait avant de me dire « couuuuul, un endroit totalement confidentiel, loin de la foule bruyante et pénible habituelle du vendredi soir » (impression confirmée lorsque nous sommes ressortis)

Là, un petit vestibule vous attend.

Merde, mon pire cauchemar se réalise ! Non, pas celui de me retrouver toute nue pour un exposé, mais celui de me planter complètement d'heure et de jour et d'avoir la honte. Comme de demander de la moutarde dans une pharmacie (et même pas pour rigoler ce qui gâche un peu le plaisir)
Bref
Ce fut une illusion d’une demi-seconde, puisqu’une dame vient, à peine ais-je le temps de me faire ces réflexions, et m'amène à ma table.

A l’étage.

Le décor est feutré et rappelle celui d'une vielle maison de famille douillette : boiserie, banquette tapissée, vieilles chaises style Renaissance (mais je ne suis pas certaine, je suis une quiche en décoration et les infos que l’on m’a données ne m’ont pas plus avancée)...

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...Tableaux encadrés aux murs.

Manquerait plus qu'un petit feu, une bibliothèque et je pourrais passer la soirée là, lovée dans un des canapés à lire. (mon accompagnateur dira que ce n’est pas son style, trop chargé, pas assorti mais je reste sur mes positions : la cohérence des bois et des éléments de décoration, c’est bon pour Ikéa, là, tout est coquet et douillet, on se sent bien, ce que la personne qui est venue nous voir à la fin du dîner pour demander si tout s’était bien passé et avec laquelle nous avons un peu papoté (et dont je ne connais pas le nom mais qui fut charmante) m’a confirmé : « on est content, le matin, d’arriver dans ce cadre »)

Se lover dans des canapés pour bouquiner toute la nuit ?

C’est idiot quand on sait que je suis là pour goûter des choses inédites.

Ben oui. Dans le menu il y a un élément qui me fait un peu peur depuis le début. Et pourtant, je suis pas le genre de blonde à m'effrayer d'un rien. Mais là...

De quoi ? Ce que c'est ? Hé bien en plat principal, on nous propose soit du canard, soit du...

Moelleux de pied de porc

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Ouuuuuh ! ça ne doit pas être très facile d'enfiler ses Louboutin avec des pieds pareils...

Hum Bref.

Bien sûr, vous me direz, rien ne m'oblige à me forcer mais j'ai quand même en tête de tout tester, c'est l'avantage d'être deux chacun essaie un plat. Donc l'idée c'était de me caler sur les choix de mon accompagnateur pour faire le mien. (je sais, je suis trop bonne ça me perdra)

Donc en entrée, ce sera petit gris (j’adore les escargots et tant pis pour l’ail, j’assume à 100%) un vrai régal. Ils sont servis sur une pomme de terre dont la douceur se marie parfaitement avec le côté plus prononcé de l’ail et le moelleux de la pomme de terre contraste génialement avec la consistance de l’escargot.

Mon +1, lui, a choisi une variante du menu, un foie gras de canard poêlé.

Et il ne me fera même pas goûter le rustre. Non mais alors. (je vous rassure, il se rattrapera pour les autres plats et moi aussi)

Plat suivant, autre saveur, j’ai choisi le tourteau et en face, on a demandé les saints-jacques. C’est divin, fin comme il faut, avec la petite bisque qui relève le tout sans tuer le goût du tourteau.
Je goûte les saints-jacques, que j’ai trouvées parfaites dans leur cuisson même si je n’ai pas « essayé » l’ensemble des saveurs, je fais confiance à mon accompagnateur, il m’a dit que c’était bon, c’est un fin gourmet (et surtout un chieur question cuisine, c’est pas pour rien que je lui ai proposé de venir, je savais que j'aurai droit à un avis impitoyable)

Nous voilà donc arrivés à la grande épreuve.

Lorsque nous avons passé notre commande, j’ai senti mon compagnon prêt à se sacrifier pour prendre le moelleux de pied de porc. Pour autant, lorsque la personne qui est venue noter nos souhaits nous a expliqué de quoi il s’agissait, j’ai décidé de tester. Parce que sa façon d’en parler faisait envie. Et que des fois (mais des fois seulement) je suis une risque-tout.

Le moelleux de pied de porc, donc.

J’ai goûté avec appréhension, on sait jamais c’est peut-être piégé.

Le goût ressemble à celui des andouillettes (dont je raffole, j’avoue. Voilà qui mettra fin à ma carrière de blonde décérébrée qui chasse le CSP ++ mais j’assume) en plus salé, puisque bardé de lard et accompagné d’une tranche de pancetta grillée. (monsieur Cagna, si je n’ai pas bien tout identifié, n’hésitez pas à me corriger).

Alors que je goûtais mon plat je me suis souvenue de cette maxime : dans le cochon tout est bon. C’est pas des conneries, même si c’est vulgaire. Comme ce que je viens de dire.

Oui ? quoi ? Tu veux savoir ce que j'en ai pensé ?

C’était franchement délicieux. Je ne regarderai plus les pieds de porcs de la même façon, désormais, rien à voir avec l’idée que je m’en faisais : osseux et gélatineux. (en même temps c'était justement desossé)

Comme l’a dit la dame qui a pris notre commande « c’est fin et fait pour ceux qui aiment découvrir de nouvelles saveurs » même si cela n’a rien à voir avec l’expérience de découverte que j’étais censée faire (mais ma distinction naturelle faisait peut-être penser que je n’étais pas du genre à manger de l’andouillette) Seul bémol : un peu trop salé peut-être malgré l’accompagnement de mousseline de pomme de terre pour adoucir En face, je goûte le canard.

Sache une chose, petit lecteur, je ne commande plus jamais de canard au restaurant, c’est ter-mi-né. Les magrets sont immangeables, les confits suintent le gras et n’ont aucun goût.

Là, j’ai trouvé, mais ce n’est que mon avis, que les magrets étaient parfaits. Et il parait que le sucré-salé fonctionnait (dixit en face qui est un fin gourmet et un chieur, blablabla, je te l’ai déjà dit).

Je n’en ai pas parlé mais nous avons été accompagnés tout au long du repas par des vins sans avoir à nous soucier de les choisir (grand luxe pour moi). Monsieur Pénible n’a pas trop aimé le vin blanc qui a complémenté nos entrées, moi si (mais j'ai cru comprendre qu'il préférait les vins moelleux).

Le Margaux pour nos plats était parfait, pile en adéquation avec ce que j’ai mangé.

Pfiouuu… C’est que je commençais à être repue, moi, (et un peu saoule aussi, j’admets) et en attendant le dessert, un petit plateau de mignardises nous a été proposé.

Bonne idée.

Toi, en face, tu grignotes, moi je me remets de mes émotions.

Donc le « garçon » a testé pour vous : la madeleine était très délicate, le biscuit fin, il n’a pas trop aimé, il n’a pas goûté les pâtes de fruits (il s’agissait de pâte de figue parait-il) les petites tartelettes au citron étaient parfaites, car justement pas trop sucrées.

Et voilà le dessert.

Je ne suis pas un bec sucré, ce n’est pas la première fois que je le dis même si ça fiche en l’air mon image de marque à chaque fois (en même temps, je t’ai déjà dit que j’aimais les andouillettes et que j’avais mangé un pied de porc fameux vendredi soir, je ne suis plus à ça près)

J’avais (et en face aussi) pris l’émincé de pomme chaude.

Parce qu’après un repas pareil, je ne me sentais pas capable de traiter avec respect le délice au chocolat. Etait-ce une erreur ?

Les pommes chaudes étaient bonnes, c’était très joliment présenté, mais j’ai eu du mal avec la glace, trop sucrée à mon goût, trop de caramel qui écrasait le goût de la cannelle (alors que pourtant, la saveur de la pomme/cannelle, c’est limite une de mes madeleines personnelles)

Verdict final ?

Le lieu est agréable, j’aime l’ambiance même si elle ne peut pas être au goût de tout le monde puisque très personnelle.

Le service est irréprochable et pourtant loin de l’effacement quasiment inhumain d’un grand resto qui vous fait toujours craindre de commettre une hérésie. Ici, on vous guide gentiment sans vous contraindre, on vous fait essayer des choses dont vous pourriez avoir peur et l’ambiance fait sentir que l’on est dans une histoire de famille, riche, chaleureuse. Vous le savez, je ne peux pas y être insensible.

La prochaine fois, messieurs, nous parlerons des raisons qui devraient vous faire accepter de laisser votre veste/manteau au vestiaire et comment bien gérer ce moment délicat. Mais si, vous verrez, c’est facile. Et puis on parlera aussi de la fonction des mignardises et pourquoi elles sont présentées soit avant le dessert, soit pour le café mais jamais pendant (le dessert). On va bien se marrer.


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