Ce pionnier de la littérature classique moderne est devenu célèbre lorsque ses oeuvres ont été adaptées pour la télévision et au cinéma. Et son opinion tranchée reflète aussi une part de ce que les écrivains chinois découvrent. Autant que d'une difficulté à appréhender cette situation nouvelle.
« Si j'en avais le droit, je supprimerais toutes les publications parues sur Internet. » Re-bim. Pourtant, une telle attitude n'est pas isolée : Doris Lessing, la prix Nobel de littérature avait aussi fustigé le net avec force. Internet « a séduit et entraîné toute une génération dans son inanité », affirmait-elle en décembre 2007.
Pourtant, de tels propos ne montrent-ils pas avant tout une incompréhension de ce qui est publié sur la Toile ? Impensable de prétendre que tout ce qui y est écrit mérite un Goncourt, mais est-ce pour autant que des auteurs installés peuvent porter un jugement si définitif ?
Car l'auteur qui se publie sur le net cherche bien plus à se faire lire, à ce que l'on découvre ses textes, plutôt qu'à prendre du temps pour saquer les auteurs traditionnels. Tirer à vue sur ces auteurs n'est pas une preuve d'élégance ni de civilité d'ailleurs.
Pourtant, bien d'autres auteurs la vision de Mai Jai, considérant que la toile n'est qu'un réservoir à médiocrité. Dans le cas chinois en particulier, il faut également noter que les textes présents sur internet sont plus souvent detestés pour ce qu'ils jouissent d'une plus grande liberté de parole. Ils défient le pouvoir, et reflètent des opinions individuelles. Pour certains, internet est devenu un outil qui permet de refuser d'être réduit au silence par le gouvernement.
L'essor d'internet tient plus du progrès que de la régression - et les fausses informations, tout comme les mauvais textes appartiennent à cette nouvelle culture. Il est simplement regrettable que les écrivains traditionnels ressentent tant de haine...