Régionales 2010
Le
bilan
La vague rose. Raz de marée époustouflant dans son ensemble. Un événement parfaitement prévisible auquel tout le monde s’attendait sans la moindre surprise. Une défaite de l’UMP ayant un air de déjà vu: les municipales de 2007. Lourd revers pour le président de la République française, le gouvernement qui en attendait beaucoup en est resté traumatisé.
Ce fut donc un record d’abstention au premier tour. En refusant d’aller voter,
les français ont très clairement exprimés leur mécontentement. C’est un non vote sanction.
Un débordement électoral dans les déclarations et accusations. Nous avons encore et c’est une chance la preuve, que la France est toujours plus ou moins une grande démocratie même si au
classement mondiale nous sommes loin d‘être les premiers en ce qui concerne la liberté d‘expression et d‘opinion avec une censure qui rend coupable certains citoyens de penser et d‘exprimer trop
crument leur point de vue sur un sujet quelconque. Il est interdit désormais d’utiliser des mots ayants une coloration raciale; il ne faut ni les prononcer, ni les écrire. Même des noirs et
des maghrébins sont traités de racistes à présent quand ils utilisent des mots argotiques ou grossiers ayant un lien avec une dite race. Mais mis à part ce fait en effet, la France est
encore une grande démocratie dans laquelle des choses relativement drôles se produisent, il suffit d’observer le comportement des candidats aux élections régionales qui comme d’habitude,
dans chaque démocratie donc, ils n’ont que cela à faire, se complaisent quelques jours avant le premier tour à se balancer des torpilles sous les lignes de flottaison de leurs adversaires
politiques du style qu’untel est un mauvais candidat parce qu’il est; ceci n’est qu’un exemple: un musulman (pratiquant ou non), ou bien alors a des soucis avec les impôts, quand il n’est pas
accusé de tromper sa femme et de battre comme plâtre ses enfants, autant d‘accusations mal venues qui n‘ont pas leur place dans une élection qui contribuent à semer troubles et autres
déconvenues.
Enfin cerise sur le baba, les candidats et ou les suppléants sans oublier les colleurs d’affiches et distributeurs de tracts s’attaquent aux adversaires sur les prétendus casiers
judiciaires, qui, autant le savoir, ne sont accessibles en théorie qu’aux seuls magistrats et aux titulaires des dits casiers; qui doivent en faire la demande par écrit eux-mêmes au service
concerné dépendant du Ministère de la Justice casier Judiciaire national à Nantes pour en connaitre le contenu exact ou approximatif; le volet N° 3 dont le contenu exposé n’est généralement
pas bien lourd quand il y a quelque chose dessus sauf cas graves, ce qui au fond n‘est pas très nouveau mais qui commence sérieusement à devenir inquiétant en raison du fait que les soucis qu‘une
personne a pu avoir avec la police-justice sont inscrits dans le fichier STIC qui théoriquement est accessible aux seules OPJ (Officier de Police Judiciaire) mais en réalité demeure consultable par un gardien de la paix
livré à lui-même au commissariat lorsqu‘il enregistre la plainte d‘une victime. Donc, un parti politique qui a un fonctionnaire de police comme adhérent, peut sous certaines conditions accéder au
fichier STIC d’un candidat politique à la demande de son parti qui peut à l’occasion, fouiller dans les fichiers alors qu‘ils ne devraient pas le faire. Tout le monde espionne tout le monde.
C‘est le début de la dictature. Maintenant, mais cela relève d’une autre affaire, des magistrats peuvent sans doute éventuellement accéder au casier judiciaire d’un candidat; mais les magistrats
étant des gens sérieux, il faut donc exclure cela.
Pour l‘électorat de base donc, qui bien souvent ne se sent absolument pas concerné par ces élections régionales, préférant les présidentielles et les municipales, plus proches de son avenir par
rapport aux régionales qui lui semblent tout de même aussi éloignées que les européennes qui ont été boudées par beaucoup d‘électeurs au printemps-été 2009 en raison du néant sidéral qui ne
concernait pas les français, il a tendance cet électorat à rester bien au chaud le dimanche à la maison ou bien alors à faire du bénévolat à la Croix Rouge quand ce n’est pas comme pompiers
volontaires, ce qui constitue pour le citoyen de base une action plus positive que de se déplacer à perdre son temps pour déposer un bulletin dans l‘urne.
Pour les français, tout ce cirque politico médiatique destiné à les pousser à se décider pour qui voter et ensuite pour les inciter à aller voter en les menaçant de catastrophe style peste,
typhus ou cholera quand ce n’est pas du virus H1N1 ne fait pas très sérieux et contribue à rendre ces élections non pas régionales, mais bien faussement nationale et assez grandguignolesque
puisque l‘enjeu pour le président de la République Nicolas Sarkozy est de créer une victoire massive du parti UMP, lequel président ne devant interférer en aucune manière à ces élections,
étant au dessus des partis politiques et dont le rôle majeur en tant que président de la République était de donner des directives tous azimuts autour de lui pour relancer l‘économie française au
lieu de perdre un temps inestimable qu’il a inutilement consacré à l’UMP. Peut-être et même sans doute que les français n’ont pas apprécié son comportement et le lui ont fait savoir en désavouant
l‘UMP.
Donc les régionales n’ont pas passionné les français plus que cela, ou alors modérément sauf peut-être pour certains d’entre eux en période de crise généralisée oblige, en particulier
sur les minimas sociaux et de ce côté-là, ce n’est pas fameux car effectivement les usines, qui font des bénéfices ou non, ferment leurs portes, les inscrits au Pole Emploi seront en fin de droit
et les allocataires du RSA ont des soucis pour se faire payer quelquefois en raison de la quasi faillite de certains départements français. Le véritable problème de ces régionales est l’absence
réelle d’une politique pour, même à un tout petit niveau, contribuer à la croissance française en relançant l’emploi car elles ont un ton artificiel éloignés des réels soucis locaux en filigrane
il s‘agit bien pour ces élections d‘un test pour les partis politiques destiné à s‘auto évaluer pour les élections présidentielles de 2012. En fait, et c’est cela qui a été oublié, l’objectif
réel et concret des élections régionales est tout juste en fait destiné à maintenir des élus au pouvoir jugés pour leur gestion des dépenses obligatoires sans nuire au reste, en fonction des
problèmes spécifiques à chaque région et à son degré d’industrialisation ou non.
Les régionales ne peuvent donc pas spécialement passionné les français, en raison du trop fort éloignement de ses préoccupations premières: la fiscalité, le logement, l’emploi ou son absence qui
touche tout le monde. C’est à présent devenu un sujet d’inquiétude majeur qui concernent celles et ceux qui ont perdu leur travail récemment ou bien alors un proche, les chômeurs de longue durée
sans oublier les salariés à temps plein ou partiel qui peuvent à tout moment se retrouver au chômage ou de voir leur salaire très sérieusement diminuer. A ne pas oublier l’inquiétude des classes
moyennes quand au risque de leur disparition plus ou moins prochaine qui les tourmentent et qui n’est évoquée nulle part. Cela ressemble au naufrage de 1985 à l’époque des nouveaux pauvres, des
classes moyennes au chômage sous François Mitterrand.
Au lieu de cela, le P.S et l’UMP rivalisent avec des sujets bateaux qui concernent l’écologie et autres thèmes à la mode sur le réchauffement climatique. Etre à la mode est plus important pour un
politicien que d’être sérieux. peut-être que les français n’en ont rien à faire de l’écologie puisqu’ils veulent leur sécurité de l’emploi et financière.
Au premier tour des élections régionales chaque candidat faisant le nécessaire pour assurer et c’est le but, son élection personnelle sans chercher à savoir ce que désire réellement l’électorat
qui aspire à des choses plus élevées et à des sujets plus concrets que de simples idées politiques, ou la sauvegarde d’un parti politique au pouvoir, quand ce ne sont pas des idéologies en
contradiction totale avec les besoins réels de la population. Le second tout n’a fait que confirmer la colère des français.
Il y a une opposition et un faussé de plus en plus large entre les désirs de l’électorat légitimes et profonds et les projets politiques des candidats davantage assoiffés de gloire et d’argent
qui ne passent pas ou mal, même si des efforts de communication ont été accomplit par les Conseils Régionaux sur l’utilisation de l’argent public.
Les français s’intéressent pourtant à leur région parce qu’ils y sont plus ou moins attachés bien sur, mais aussi pour tout ce qui s’y passe à titre de curiosité, pédagogique, artistique
aussi, mais sur le plan politique, ils préfèrent rester très distant car l’ensemble est trop lié sans doute à la dimension nationale de ces élections qui ne les concerne pas. Tout leur parait
superficiel et léger.
Xavier Jaffré
VAC PRESSE
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