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Rue Grivolas

Par Viviane Michel

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Au numéro 4 de la rue de Grivolas, se trouve l'Hôtel de Gambis de Velleron, puis Hôtel Gastaldy. En 1627, Paul de Cambis, coseigneur de Velleron, avait employé François Royers de Valfenière pour entreprendre des travaux dans sa maison. En 1653, la maison fut pillée et quelques parties furent incendiées lors de l’émeute lancée par les Pévoulins*. Le fils de Cambis, baron de Brantes et sa femme, Jeanne de Forbin, étaient du côté des Pessugaux*, donc de la noblesse, et avaient pris parti contre le peuple qui s‘était vengé en sabotant leur habitation. C’est Jean Rochas, l’architecte le plus célèbre à l’époque, qui avait assuré les réparations de 1662 à 1664. Puis, Pierre Lamy a refait la façade en 1687.

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L’Hôtel devint au début du XVIIIe siècle la propriété d’une famille de médecins renommés, les Gastaldy. L’un d’entre eux soigna le frère du roi d’Angleterre, le Duc de Cumberland, et le guérit &

Cette action le fit devenir le membre le plus important de la famille. Il se nommait Jean-Baptiste-Joseph Gastaldy. Il reste de cet hôtel un très bel escalier du XVIIe siècle, quelques boiseries et aussi des peintures du XVIIIe siècle au premier étage.

Aujourd'hui, la maison passerait presque inaperçue s'il n'y avait l'inscription et le blason.

N° 6 : Maison du Roi René. Du coup en 1652, la rue a pris le nom de "rue du Roi René". Il avait acheté 1.200 écus cette demeure en 1476 aux Chartreux qui l’avaient laissé en location de 1440 à 1446 à des étudiants en théologie. Elle était assez délabrée lorsque le Roi René en devint le propriétaire. Il acheta les trois maisons attenantes à la sienne pour l’agrandir. Il y fit faire des travaux d’embellissement et y séjourna plusieurs périodes.

À sa mort, elle fut acquise par différentes personnes jusqu’à ce qu’elle soit louée aux Ursulines dites « Royales » parce qu’elles avaient été placées sous la protection du roi Louis XIII. La fondatrice de ces Ursulines, Anne d’Albert de Luynes, apporta de grandes modifications à cette maison : une nouvelle chapelle, des peintures religieuses et une inscription sur la porte de la chapelle dédiée à sainte Ursule :

Svrgit ad astra novata operis svblimatas

Renato regi qvæ fverat

Renascitvr deo orbi et vrbi

Vrsvla propitium sidvu

Anno dni MDCXXXIII

C‘est la raison pour laquelle en 1792, elle fut appelée rue Royale.

À la Révolution, le couvent fut vendu. Il eut de nombreuses attributions : lieu d’asile, pensionnat des Frères des écoles Chrétiennes. Puis, au XIXe siècle, il abrita des commerces, des logements et même des industries.

Au début du XXe siècle, on remit au jour les plafonds à poutres et solives du Roi René, cachés sous les plâtres et attribués à Nicolas Froment. Des sujets d’animaux alternent avec les armoiries du Roi René et de Jeanne de Laval, son épouse. Les autres peintures de cet artiste avaient toutes disparu sous d’épaisses couches de peinture.

S’est appelée aussi rue Hercule en 1795 car des personnes d’une de nos anciennes municipalités révolutionnaires ont voulu rendre hommage à l'Hercule Avignonnais, le fameux Meissonnier qui tombait tout le monde. 

Pierre Grivolas fut célèbre pour ses peintures représentant des paysages et des portraits de gens du Vaucluse. Il est né en 1823. À partir de 1864, il expose dans de nombreux salons. En 1878, il devient Directeur de l’École des Beaux-Arts. On peut voir ses peintures au Musée Calvet et sa tombe au cimetière Saint-Véran.


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