Au-delà d’une victoire inespérée pour Berlusconi – grâce avant tout à son alliance avec la Lega Nord, les dernières élections régionales ont aussi confirmé la quasi complète disparition du centre politique italien. Un peu comme en France les centristes transalpins sont éparpillés au centre gauche, au centre droit – et tout ceci se termine de la même façon : plus aucune présence significative. Pourtant le système électoral parlementaire italien favorise les coalitions, les petits partis et devrait donc leur être plus favorable.
En Italie les centristes sont pour une grande part les ex démocrates chrétiens, parti disparu corps et bien dans les affaires de corruption qui touchèrent toute la vie politique italienne au début des années 90. Une partie d’entre eux s’est installée au centre gauche (La Margherita avec F. Rutelli – non ce n’est pas une pizza) : ceux-ci ont voulu participer à la création d’un mouvement unitaire de gauche sorte d’UMP de gauche appelé Parti Démocrate. Il leur arriva ce qui arriva aux UDF qui participèrent à l’UMP, ils furent marginalisés par les ex – communistes majoritaires, tant et si bien que la plupart ont démissionné du Partie démocrate et sont désormais sans asile politique.
Les autres, installés au centre droit (UDC, avec PF. Casini) faisaient traditionnellement partie des coalitions de droite comme l’ex UDF. Puis Casini, sans doute inspiré par l’épopée Bayrouesque, a cru pouvoir être indépendant. Aux régionales, suivant les régions, l’UDC était soit dans la coalition de gauche, soit dans celle de droite, soit indépendant comme en Toscane. Résultat 5,6% (remarquez par les temps qui courent, on s’en contenterait…).
Enfin, il y a aussi Di Pietro avec son Italia dei Valori, un ancien magistrat qui était au centre de l’opération Mani Pulite qui a lancé son mouvement politique dont les valeurs principales sont la probité de l’Etat, l’indépendance des médias, bref des thèmes bien démocrates. Lui se maintient à 7% depuis quelques élections.
Ainsi, en Italie comme en France, sans rassemblement des centristes et démocrates pas de salut. Sauf qu’en France, dans le système qui est le nôtre, seul un présidentiable peut faire ce rassemblement.