GRENOBLE : passant lynché par une bande... «11 personnes ont été identifiées» et interpellations en cours, dit Brice Hortefeux
« Des interpellations ont été réalisées dans le cadre de l'enquête sur l'agression du jeune homme de 23 ans, lynché vendredi soir à Grenoble, a annoncé dimanche sur itélé le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux.
«Onze personnes ont été identifiées» grâce à des caméras de vidéosurveillance, a dit M. Hortefeux qui a annoncé que «certaines» d'entre elles avaient été interpellées. Le ministre de l'Intérieur, qui n'a donné aucune autre précision, a annoncé qu'il se rendrait à Grenoble ce lundi.Le parquet de Grenoble a assuré de son côté que personne n'avait été interpellé, précisant que les agresseurs étaient «en cours d'identification par les enquêteurs qui exploitent des vidéos présentées aux amis de la victime», entendus comme témoins «dans le courant du week-end». «L'identification est un travail fastidieux, de fourmi, qui peut prendre du temps», a insisté le procureur de Grenoble, Jean Philippe.
Pour rappel, quatre jeunes gens venaient de passer, vendredi, une soirée tranquille chez l'un d'entre eux, dans le quartier de l'avenue Albert 1er de Belgique. Et vers 23 h 15, ils avaient pris le tram pour se rendre au centre-ville de Grenoble et boire un dernier verre. Mais le destin a voulu qu'ils croisent le chemin d'une bande de jeunes ultra-violents, guidés par la haine, visiblement animés par la seule volonté de lyncher quelqu'un. Sans aucune raison, alors que les quatre jeunes gens avaient refusé de répondre à leurs provocations, les agresseurs se sont acharnés sur l'un d'entre eux, place Grenette, le frappant à grands coups de pied alors qu'il était à terre avant de tenter de le tuer en lui donnant deux coups de couteau (notre édition d'hier). L'un de ces coups a perforé un poumon, plongeant rapidement Martin, un cartographe de 24 ans, dans l'inconscience. Selon nos informations, le jeune homme est resté toute la nuit entre la vie et la mort : une importante hémorragie s'est produite au niveau pulmonaire et il a dû être opéré de toute urgence. Les informations qui ont filtré hier faisaient état, dans l'après-midi, d'une amélioration de son état de santé, qui demeurait toutefois très préoccupant.
De grands coups de pied en pleine tête.
Par quelle effroyable pulsion meurtrière cette bande de malfrats a-t-elle été gagnée lorsqu'elle a décidé de s'attaquer (à 15 ou 20 contre quatre !) à de paisibles jeunes gens qui n'avaient rien demandé à personne ?
L'ensemble des éléments de l'enquête semblent montrer que cette affaire n'a rien de commun avec les classiques rixes de fin de soirées chargées en alcool, mais à une attaque délibérée sur un petit groupe de personnes qui avaient pourtant tenté d'éviter la confrontation.
Vers 23 h 30, la bande d'agresseurs, montée à bord du tramway au niveau des quartiers sud de l'agglo, venait de se faire expulser de la rame par des agents de la Semitag à l'arrêt Hubert-Dubedout, station la plus proche de la place Grenette. Le hasard a voulu que les quatre jeunes gens descendent également de la rame à cet endroit. L'un des agresseurs a demandé une cigarette à la jeune femme, qui a répondu simplement qu'elle n'en avait plus. Martin, son ami, s'est alors fait insulter sans aucune raison. Cherchant à fuir, les quatre victimes ont commencé à presser le pas en direction de la place Grenette mais, à cet endroit, Martin a subitement été frappé et mis au sol. Ses amis ont tenté de lui venir en aide, mais selon leurs témoignages, les agresseurs étaient une quinzaine à cet instant. Dans un invraisemblable déchaînement de violence, les malfrats lui ont décoché de grands coups de pied en pleine tête alors qu'il était à terre. L'un d'entre eux a même pris son élan pour, lancé à pleine vitesse, venir s'écraser contre sa colonne vertébrale. Et puis, en plein lynchage, les agresseurs se sont soudainement écartés de leur victime et ont pris la fuite en direction du jardin de ville. Lorsque les témoins et les amis de Martin se sont approchés de lui, ils ont compris qu'il était gravement blessé : il venait d'être atteint de deux coups de couteau au dos et à un bras et il saignait abondamment...
Dans la nuit, les policiers du service de quart ont débuté les constatations sur place pendant que leurs collègues tentaient de retrouver les agresseurs, tous âgés d'environ 18 ou 20 ans. Et alors que Martin était entre la vie et la mort au CHU, les fonctionnaires de la Sûreté départementale ont été saisis de l'enquête sur cette affaire de cauchemar. » (source)
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