Attendu depuis plus de six ans, ce jeu considéré comme l’arlésienne du wargame napoléonien tactique a fait couler l’encre virtuelle à flots. Décembre 2009, tombait enfin l’annonce tant attendue, Histwar était sur les rails et une démo était mise à disposition. Immédiatement des milliers de joueurs se lançaient à l’assaut des serveurs qui n’en demandaient pas tant. Et ce fût une déception, quoique modérée. Interface lourde, nombreux bugs, installation problématique sur les systèmes d’exploitation récents …
La sortie du jeu complet en janvier 2010 (pour ceux ayant pré-commandé, quelque semaines de délais de plus pour les autres) subira les mêmes critiques, le jeu semblait voué à ne rester qu’un fantasme. Heureusement, JMM, développeur solitaire, mis en téléchargement un patch qui allait changer notre vision de l’époque Napoléonienne, rendant HistWar enfin jouable !
Qu’est ce qui est long et fastidieux ? Les cours d’HistWar…
Au premier abord, ce jeu a du mal à trouver son public, le joueur occasionnel va buter sur une interface aride et mal pensée, alors que le wargamer passionné peut voir la vue 3D comme une « fioriture inutile ».
Passons donc par les tutoriaux. Longs, peu interactifs, ils ne sont pas un modèle du genre. On reçoit en vrac des tonnes d’informations, mais en un mélange de mécanismes de jeu et de leçons de tactique historique, tout cela est un peu fouillis. Même chose dans le manuel, on se demande des fois si on lit un livret de jeu vidéo ou manuel de tactique militaire ! C’est certes plaisant à lire, mais lorsqu’on cherche à s’y référer en cours de jeu, ce n’est pas pratique.
Et maintenant ? Que fait-on ?
C’est la question que l’on se pose rapidement au lancement du jeu.
Menu
Juste une liste de scénarios, il n’y a pas de présentation de la carte, de plus aucun résumé de la bataille, rien … Bon, il y a aussi la possibilité, via l’éditeur, de jouer des OB aléatoires, sur une carte aléatoire, mais cela nécessite de quitter le jeu pour passer par l’éditeur, enregistrer d’un coté la carte et de l’autre les OB (ordres de bataille), puis relancer le jeu, créer un scenario dans lequel on prendra les OB et carte précédemment générés. Pas très confortable, on aurait aimé une option « partie rapide ».
Mais bon, passons outre ces erreurs que l’on pourrait qualifier d’interface, voyons voir ce que la bête a réellement dans le ventre.
HistWar : la victoire de la planification stratégique
Confortablement calés dans un fauteuil de bureau, nous voilà face à la carte de la bataille. Nos régiments représentés par des symboles OTAN très clairs, sont alignés dans la plaine. Derrière chaque corps, un maréchal se tient, prêt à recevoir nos ordre et à dépêcher ses aides de camp vers les brigades qui leurs sont attachées. On commence chaque bataille par un peu de réorganisation.
C’est ici que l’on commence à réaliser la puissance du logiciel. Un clic droit – glisser permet de déplacer un régiment, la même action sur un chef de corps en tenant la touche « ctrl » enfoncée déplacera le corps tout entier. On peut à l’aide d’un menu contextuel détacher un régiment de son corps pour le laisser indépendant ou l’affecter à un autre corps.
Plan
Des corps spécialisés (infanterie, cavalerie ou canons), ou mixtes ? Tous de la même taille ou alors un corps d’attaque et d’autres plus réduits de soutien / couverture ? Un corps de cavalerie et artillerie à cheval pour flanquer ou constituer une réserve rapide ? Tout ou presque est possible, c’est un vrai plaisir que de penser son plan de bataille.
On peut ensuite donner les ordres qu’appliqueront les corps au lancement de la bataille, et, vu les délais de transmissions durant celle-ci, mieux vaut être le plus précis possible dès le départ.
Là aussi c’est un festival : ordre de déploiement (progression et mise en place, c’est un mouvement d’attaque), ligne défensive (comme son nom l’indique), diversion (avance, combat puis repli) … une fois l’ordre choisit, on détermine l’heure à laquelle il sera exécuté, puis le pourcentage de troupes que le chef de corps devra garder en réserve … Tout cela est très fin, et a, évidemment, un fort impact sur le déroulement de la partie.
Une fois sa stratégie globale pensée et les ordres définis, on clique sur « go » et c’est parti !
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