Juppé tourne délicatement la page Sarkozy…

Un travail d’orfèvre ! Un exercice à donner aux élèves de Sciences-po !

Dans un entretien au Monde (dimanche 11 avril, réalisé par Françoise Fressoz et Sophie Landrin), Juppé tourne « délicatement » la page Sarkozy et s’immisce dans le peloton des prétendants de droite à l'Elysée.

Villepin va faire la gueule. Prenant les devants en annonçant « qu’il (Sarkozy), reste le candidat naturel de la droite en 2012 », c’est à fleuret (à peine) moucheté que Juppé dézingue Sarko tout au long de l’interview, et déclare qu’en cas de primaires à l’Ump, il envisage de concourir…

Dénonçant aussi bien la forme : « Du rythme des réformes (…), coalisant trop de mécontentements », ou : « Je n’ai jamais cru à la rupture », que le fond : « La réforme des collectivités territoriales (…), nous a couté cher », ou, « On ne peut pas se contenter de dire qu’on va attendre que les Européens se mettent d’accord sur une taxe carbone aux frontières (…) », et plus loin : « J’ai trouvé détestable tout ce qui était de nature à monter les communautés les unes contre les autres, à l’occasion du débat sur l’identité nationale (…) », puis portant l’estocade en répondant à la question des journalistes : Nicolas Sarkozy doit-il renoncer au bouclier fiscal ? Réponse de Juppé : «Je lui conseille de l’adapter… », voilà autant de situations, aux yeux du maire de Bordeaux, qui rendent coupable le pouvoir en place « du pessimisme des Français ».

Juppé a raison de terminer l’entretien en affirmant : « Je ne suis pas anti Sarkozy. J’ai de l’amitié pour lui », parce que, juste avant, il venait de lâcher un scud sur l’Ump, qui pourrait bien faire des dégâts collatéraux (pauvre Xavier Bertrand !) : « Le parti souffre d’un déficit de débat, de diversité, d’anticipation. Il faut que l’Ump évolue (…) ». Rappelez-moi le nom du gars qui tire les ficelles à l’Ump ? Ah, oui, Sarkozy !

Sinon, hier, j'ai traversé un village normand qui s'appelle Bosc-Bordel... Beaucoup plus sympa que l'Ump !