Parce que trop peu douée pour des exercices d’écriture aussi pointus que ceux proposés par Gwenaëlle sur son blog , je ne veux pas laisser tomber trop vite aux oubliettes mes quatre pauvres petites phrases enfin composées, les voici donc immortalisées à jamais sur ce blog éphémère!
Immortalité éphémère des blogs ? J’écris vraiment n’importe quoi ! A moins que… Ah! C’est une figure de style ? Du grand art ? De la rhétorique ? De la poudre aux yeux ?
Les oxymores célèbres :
« Cette obscure clarté qui tombe des étoiles» , Corneille
« Une clarté blafarde et sombre », ((Madeleine de Scudéry, Le Cabinet.)
« dans un silencieux tintement de clochettes » (Alain Robbe-Grillet, Le miroir qui revient.
« Hâte-toi lentement » George Orwell
« saintement criminelle », Sophocle
Bon alors, je suis excusable, en très bonne compagnie même : je laisse passer !
Voici ce que voulait Gwenaëlle : « Quatre séries de cinq mots. Vous pouvez choisir celle qui vous inspire, plusieurs si vous vous sentez dans une forme olympique. Avec ces cinq mots, vous devez écrire une phrase, une seule! Au fur et à mesure de vos envois, je juxtaposerai les phrases issues des mêmes séries… Si vous vous prêtez au jeu, ça risque d’être assez drôle…
Série 1 : désastre, iguane, juvénile, verge, yoghourt
Série 2 : erythème, moussaka, pervenche, TGV, albinos
Série 3 : avide, brunch, cavaleur, fest-noz, humide
Série 4 : blinis, cambouis, écaillé, glockenspiel, lutin
Celles ou ceux qui réussiront à écrire un paragraphe de quatre phrases avec tous les mots participeront au tirage au sort pour gagner un livre : Robe de Marié, de Pierre Lemaître ou La folle allure de Christian Bobin.
Allez, c’est parti! A vos plumes! »
Et voici mon texte
« Malgré son sourire juvénile, lorsque Kaeligentra, ce matin-là, dans le terrarium pour rendre visite à son iguane favori et qu’il le vit cramponné à la verge de la grande ancre marine posée contre le mur, il comprit tout de suite le désastre : le sol était recouvert d’une boue blanchâtre et grumeleuse parfaitement dégoûtante- du yoghourt partout, une nouvelle farce de son frangin, ennemi déclaré de tout iguanidé.
Après avoir tout nettoyé,Kaeligconstata qu’un énorme érythème recouvrait la peau de ses bras devenus plus rouges que la moussaka dégustée la veille, ce qui l’obligea à se protéger tout autant que cette étrange pervenche qui l’avait verbalisé à sa descente du TGV pour sa voiture soi-disant mal garée!
Sous ses airs de gentil garçon, Kaelig était avant tout un cavaleur, avide de tous les plaisirs faciles qui se présentaient à sa portée et c’est ainsi qu’après un brunch rapide, il entreprit son jogging habituel, malgré l'air humide de cet après-midi pluvieux, tout en pensant avec plaisir au fest-noz où il était bien décidé à se rendre le soir même!
En effet, dès la nuit tombée, après avoir écaillé quelques huîtres et dégusté de délicieux blinis faits à la maison et accompagnés de crème fraîche et de cornichons, il s’habilla pour la fête, enleva un peu de cambouis resté sous ses chaussures et son glockenspiel dans son enveloppe de cuir sous le bras, tel un lutin malicieux, il se précipita à l’adresse indiquée! »
C’est emballé ! Je n’ai plus qu' à espérer que le tirage au sort sera en ma faveur ! Le livre de Pierre Lemaître me fait trop envie !
Tableau de Raimo Hassel, trouvé chez Lali