éd. Fleuve noir, 465 p.
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Le puits des histoires perdues se situe sous la Grande Bibliothèque, 26 étages de sous-sol où se construisent les livres en attendant leur mise en rayon sous la lumière du grand jour. Thursday Next, agent de la jurisfiction, la police interne des livres, décide de vivre sa grossesse du côté des livres et de s'installer grâce au dispositif "Programme d'échange de Personnages" à l'intérieur d'un médiocre thriller prétendument impubliable Les Hauts de Caversham. Thursday croit ainsi avoir trouvé sa planque, loin d'une puissante et mystérieuse multinationale qui a enlevé Landen, son mari.
La cachette n'a en fait rien d'un nid douillet, et de l'autre côté du miroir, la détective traquée va faire des rencontres étonnantes de personnages figés dans leur description et fascinés par cette apparition du Monde extérieur. L'exilée va suivre dans ce puits perdu qui est un gouffre de mésaventures le fil d'une narration plus que romanesque, rocambolesque. Les personnages malgré leur piètre existence fictive ne veulent pas finir hachés menu et comptent bien se rendre lisibles pour la prochaine inspection des travaux finis... Mais là où l'histoire se corse pour tous, c'est quand Thursday apprend que plusieurs agents de la jurisfiction sont assassinés. Son enquête réelle débute alors au sein même d'une fiction délabrée. Ce roman, délibérément inclassable, est à ranger dans la catégorie des OVNIS littéraires. Avec son lot de créatures métatextuelles en tout genre, grammasite, yahoos, vers correcteurs, Jasper Fforde nous conduit dans la troisième dimension de la littérature où se croisent les grandes figures de la littérature, les embryons d'intrigues et les mers de mots qui affluent vers l'oeuvre promise à la Grande Bibliothèque. Le dernier né de Fforde, dans la lignée de son premier best seller L'affaire Jane Eyre, est foisonnant, extravagant, déroutant, en un mot qui n'existe pas extra-littéraire...