Que de culot de la part du ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, de proclamer que son budget lourd en déficiences marquera l’Histoire à l’image des initiatives prises lors de la Révolution tranquille.
On ne peut voir aucune similitude avec cette période charnière du Québec moderne dans laquelle on instaura les bases d’un système public digne d’un pays moderne. Il est même de mise d’affirmer que ce budget va à contre-sens de la pensée de la Révolution tranquille. De la sorte, on surcharge encore plus en tarifs la classe moyenne et l’on promet de couper prochainement dans les services afin d’équilibrer les finances publiques.
Si la Révolution tranquille avait pour but de servir le québécois et de l’enrichir collectivement, cette « révolution culturelle » de Bachand a pour objectif de léser le québécois et de l’appauvrir individuellement.
Ce qui marque ce budget, c’est son caractère régressif.
Une taxe ou franchise sur la santé, une hausse de la taxe de vente (TVQ), une augmentation des frais de service comme sur l’électricité ou une majoration des droits en éducation ne sont que de diverses mesures touchant plus grandement le niveau de vie de la classe moyenne que les couches les plus opulentes.
Les projections qui établissent qu’en 2013 une famille gagnant 100 000$ par année verra sa participation aux coffres de l’État montée de 1 267$ tandis qu’une autre famille générant 60 000$ déboursera 1 044$ sont complètement erronées. Le fardeau sera le même pour tous, indépendamment des revenus, et même si les plus nantis paieront plus de TVQ sur les produits de luxe qu’ils achètent, il suffirait qu’ils modifient subséquemment leurs comportements pour annuler les prémisses de ces projections.
Ce soi-disant budget courageux, comme le qualifie Jean Charest, ne peut être affublé ainsi. Ce n’est pas un budget empreint de courage. Il s’agit plutôt d’une manœuvre teintée de lâcheté.
Le vrai courage politique, c’est de cesser de faire payer les travailleurs moyens.
Le vrai courage politique, c’est d’extirper l’argent là d’où il se cache au-lieu de voler une classe moyenne déjà étouffée par la crise économique, les hypothèques à grand capital et les forts prix du carburant fossile.
Le vrai courage politique réside dans l’implantation de paliers d’imposition supplémentaires sur les revenus de ceux enregistrant 76 770$ et plus par année.
Le vrai courage politique trouve sa source dans une taxation majorée des compagnies présentes sur le territoire du Québec connaissant le plus bas taux d’imposition des entreprises en Amérique du Nord.
Le vrai courage politique se caractérise par la fixation d’une redevance adéquate appliquée sur l’exploitation de nos ressources naturelles par des intérêts privés et mercantiles.
En définitive, le vrai courage politique, pour le Parti Libéral du Québec, serait de mettre de coté les directives occultes de ses contributeurs électoraux issus du monde des affaires et des lobbys de droite et de rechercher, pour une fois, le bien-être de ses électeurs qu’ils l’ont mis au pouvoir.
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Budget Charest/Bachand 2010 : tout sauf courageux