on, alors voilà, lors du précédent post sur savoir(s) (janvier 2010), j’avais annoncé la mort de l’esprit de ce magazine, en commentant l’édito de Philippe Breton. J’ai reçu la mouture d’avril 2010 cette semaine comme beaucoup de strasbourgeois, alors que j’étais parti « hors réseau », et l’ai lu dès mon retour (vous pensez bien). A pleurer, comme je l’avais prévu. Et ce ne sont pas les journalistes plus anciens (historiques dirais-je) qui sont à mettre en cause. Ni non plus les « nouveaux » qui devraient apporter un sang nouveau, mais qui, contraints par un cadre institutionnel trop serré, ne peuvent exprimer leur talent. D’ailleurs, Il ne faudra pas trop s’attendre de ma part que je sois trop sympa, ni pour les anciens, ni pour les nouveaux : après tout, pisser dans de la merde, ça ne fait rien d’autre qu’un cocktail malodorant, combien même on aurait une bonne opinion de son talent propre.
Non, j’annonce la mort d’un magazine au sens strict du terme, à cause des choix faits. Et encore une fois, c’est l’édito, par sa médiocre qualité, qui nous montre la croix, la stelle et la qualité du marbre. Il propose un mélange harmonieux et équilibré de savoir(s), mais aussi de nouvelles institutionnelles, sans aucune pensée de ce que peut représenter un tel mélange, mis à part qu’il existe. Il faudrait à la fois présenter les travaux engagés par l’Université de Strasbourg, suite à sa création, et commenter les problèmes rencontrés. Comme dans toute rhétorique de ce genre, on retrouve des termes comme « nous commençons à peine à mesurer l’ampleur des transformations » ou « il était indispensable que l’Université se dote des outils qui accompagnent ce changement majeur » : communicationnels donc.
Mais nous, on s’en fout de ça !! Si l’Université a besoin de se doter d’outils, qu’elle se les crée et qu’elle se les pense !!! Quelle n’utilise pas un organe de presse qui a mis si longtemps à créer son identité propre et unique, à réfléchir sur de nouveaux modes d’expression des sciences, à la fois critiques et distanciés, sortant des outils habituels de services de communication et de soupe. Désolé Breton, mais moi, ce genre de destruction en règle, ça me fait gerber. Piétiner le travail d’autres, pour une logique institutionnelle bétasse, qui consiste à se doter de moyens pourris, éculés, et surtout qui, encore une fois, séparent la communication du sens qu’elle est supposée porter, voici qui ne me met pas en colère : ça me dit de créer un nouveau Savoir(s). Et vous ?
Je reviendrai dans d’autres posts à cette disruption entre sens et communication et sens dans Savoir(s). Dans un exemple à propos d’un des auteurs, non cité, et qui a été censuré par Philippe Breton. Dans un autre à propos de l’accolage malheureux d’un billet de Jean-Marc Levi-Leblond et d’un article sur l’innovation dans le même journal. Pauvre Jean-Marc …