Magazine Culture
Du film, au titre en forme de (beau) conseil, certains ne retiennent (et ne voient) que la prestation d’un Robert Pattinson, harassé par critiques, fans, détracteurs et admirateurs. Si celle-ci n’est ni mauvaise, ni excellente, c’est ailleurs que doit se poser le regard. Sur la banalité que sublime le film déjà, en s’attachant à dépeindre une palette de sentiments à hauteur d’hommes: le deuil, le chagrin, le manque, la rencontre amoureuse, ou, le désir. Plus négativement ensuite: la haine, le préjugé, la lâcheté et la faiblesse de tous et de toutes. Oui, il s’agit plus ou moins d’une love story ado, d’un mélo new-yorkais sur des êtres amputés par la mort d’un être cher, et d’un essai, parfois un peu fade, de saisir l’émotion avant le mot. Et c’est justement dans cette hybridation des genres qu’Allen Coulter puise sa singularité, ne mâchant pas le boulot, ne dictant pas ce qu’il faut comprendre, mais, a contrario, distillant les indices sur la route, et ce dès le départ, au nez et à la barbe du public. Sans attention, il n’y a qu’une œuvre tiède de plus. En profondeur, il y a beaucoup plus: une multiplicité de détails, qui ajoutés les uns aux autres, forment un puzzle troublant et sensible, glacé et implacable, sur les deux antagonismes- la joliesse et la cruauté- que contient le carpe diem.