J’aime bien Alison Goldfrapp.
J’en suis tombé amoureux. Mais je tombe amoureux toutes les cinq minutes.
Je l’aime bien et pourtant, cela faisait sept ans que je n’avais pas écouté un des albums du groupe.
Je m’étais arrêté à Black Cherry, en 2003.
Non pas parce que l’album était mauvais,non, juste parce qu’à l’époque, j’avais besoin de trouver d’autres sons. D’autres univers. D’autres sensations.
Un hiatus auditif de sept ans.
Et puis voilà que je tombe sur cet album, Head First.
Pur hasard. Je l’ai acheté intrigué par la pochette, et par son aspect kitsch.
La miss Goldfrapp qui d’habitude se fait sacrément glam sur ses pochettes semble avoir (une nouvelle fois) changé d’apparence. En tout cas de style.
Une fois le CD lancé, c’est un autre choc qui attend l’auditeur.
Un choc temporel.
Alison et Will (Gregory – la musique), ont du en avoir marre de Madonna, Lady Gaga et consorts tournant autour du pot new-wave/disco sans réellement l’assumer. De cette hypothétique frustration est né le dernier album des années 80.
Avec une trentaine d’années de retard.
Le ton est donné dès le premier morecau et single, Rocket. Festif, dansant, traversé de synthés eighties, Goldfrapp emprunte beaucoup à Blondie et se métamorphose en Olivia Newton-John.
Passé ce morceau, soit on adhère, soit on lache. Et le fan de la première heure sera peut-être tenté par la deuxième solution.
Car le reste de l’album est du même acabit, à l’exception de quelques morceaux plus dans les cordes du groupe (le melancholico-sexy Dreaming, Hunt).
Attention, cependant, on est pas ici dans la production années 80 kitsch.
On tape dans ce que cette époque musicale avait de meilleur. L’énergie, l’optimisme, la joie sont plus que présents.
Le tout agrémenté de cette touche qui permet de garder l’album dans son twenty-ten natal.
Believer envoie donc Flashdance dans les roses. Le sens mélodique est terrible, et Will Gregory s’empare des claviers de Giorgio Moroder avec un bonheur certain.
Pour un peu, on irait ressortir le serre-tête éponge et la tenue en lycra.
Sur Alive et Head First, on croise les fantômes d’Abba, de Blondie et même de Tina Turner (le début de Head First peut faire penser à Simply the best de la rockeuse soul).
Shiny and Warm quand à lui représente LE tube en puissance. Il aurait pu figurer sur la BO d’un film sortis à l’époque. Sexy, synthétisé, propulsé, nocturne. Imparable.
Le seul morceau un peu ennuyeux de cet album serait Voicething, ou l’on se contentera de vocalises.
Pour le reste c’est un cocktail vitaminé et énergique, concentré sur 9 pistes.
Mais. Car il y a un mais dans toutes ces critiques positives, on peut toutefois reprocher au groupe quelque chose.
Si grâce à ses premiers albums il avait influencé pas mal de chanteuses et d’autres groupes, il est un peu malheureux de voir qu’ici, il n’a cherché qu’à suivre le mouvement. En faisant mieux, peut-être, mais en choisissant ce qui pourra sembler être pour beaucoup une voie de facilité.
Un peu dommage quand on connait le potentiel du duo.
Ceci mis à part, il faudrait être fou pour se priver de ce moment de pop rêveuse et punchy.
Alison si tu me lis, je suis encore tombé amoureux.
Fiche technique
Durée : 38:08
Nombre de pistes : 9
Morceaux à écouter : Rocket, Believer, Shiny and Warm