Je vous invite à vous référer à l’article écrit l’an passé en son honneur bd75011.blogspot.com. Et de redécouvrir l’entretien qu’il nous a accordé en compagnie de Jean Raspail à l’automne dernier pour auracan.com et ce blog. En voici un nouvel extrait.
Je me doutais qu’il fallait le convaincre ! Donc, j'ai pensé que le plus simple était de lui montrer ce que ça allait donner. Il n’y avait pas à mon avis d’autre solution. Je ne me voyais pas venir avec un synopsis découpé. J’ai donc fait quatre pages – donc beaucoup moins que le souvenir de Jean ! Il n’y avait que le début avec la phrase de départ « Sept Cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule par la porte de l'ouest qui n'était plus gardée », moment clé qui donne l’atmosphère du livre. J’ai soumis cela à Marya [Smirnoff, aujourd’hui directrice éditoriale chez Delcourt] qui a ensuite fait le messager auprès de Jean Raspail et, ensuite, nous nous sommes rencontrés. Cela s’est fait très naturellement, je crois, parce que – sans fausse modestie – je connaissais assez bien l’œuvre de Jean Raspail.
Vous êtes d’ailleurs arrivé à Sept Cavaliers par élimination, non ?
En fait, j’avais commencé par Qui se souvient des hommes ? dont j’avais un souvenir formidable et que j’aime beaucoup. J’avais découvert Jean Raspail encore étudiant quand je travaillais à Métal Hurlant. Jean-Pierre Dionnet, le patron du journal, en était un lecteur et critiquait très favorablement ses livres quand ils sortaient. J’avais ainsi entendu parler de Qui se souvient des hommes ?, lauréat du Prix du Livre Inter 1987. Et je m’en suis souvenu quand je cherchais une histoire. Je l’ai relu mais c’était tout sauf de la bande dessinée et j’ai donc laissé tomber complètement. J’ai alors pensé à Sept Cavaliers. Et là, j’étais vraiment dans de la BD, j’entrais dans un univers qui se structurait parfaitement en termes de bande dessinée. J’ai trouvé tout naturellement la parenté des BD dont parlait Jean. C’est aussi le même univers qu’Hugo Pratt, des militaires, des aristocrates, des gens qui ont une existence, qui sont dans l’action tout en ayant de la distance avec elle.
Certes, Jacques Terpant est parti pour raconter des histoires de Jean Raspail qui lui vont comme un gant. Mais cet artiste accompli continue d’évoluer, de s’étoffer. Je ne serais pas surpris de le voir raconter ensuite ses propres histoires qu’il est en train de mûrir. Patrick Gaumer conclut son article dans son Dictionnaire mondial de la Bande Dessinée paru chez Larousse par ces mots : « Jacques Terpant a acquis au fil des planches un style personnel des plus réalistes où se mêlent la maîtrise des volumes et la sensualité ». Je vous invite à lire son blog, découvrir son site et consulter ses quelques dessins et planches en vente à la galerie l’Art sur la Planche. Son « tour » à la rencontre de son public se poursuit normalement aux festivals d’Arles les 24 et 25 avril, à Eurre dans la Drôme les 1er et 2 mai, à Faches-Thumesnil dans le Nord les 29 et 30 mai et enfin à Crespières en Ile de France les 18 et 19 mai 2010. Brieg F. Haslé se joint à moi pour lui souhaiter un excellent anniversaire !
_________
Photo à Angoulême en janvier 2010 © Manuel F. Picaud / Auracan.com