[vu au ciné] Alice au pays des merveilles.

Vu Jeudi en 3D, je n'ai pu attendre plus longtemps, et je dois dire que je suis plutôt mitigé..
Burton passé du côté clair- obscur.
Pour moi, Tim Burton reste l'un des réalisateur qui m'a le plus émerveillé (et effrayé) dans mon enfance, avec Beetlejuice, Batman voire Batmal le Défi et surtout Edward scissorhands. Les films qui ont suivi, et que j'ai redécouverts que bien longtemps après leur sortie en salle, soit à la TV soit autrement, m'ont conforté dans cette idée, d'un univers nostalgique, limite dépressif et poétique spleenien, mais toujours entouré d'une fausse aura triviale et festive malgré la situation souvent dramatique des protagonistes. Car c'est un choix délibéré du cinéaste que de changer les codes, de jouer avec les sentiments pré-établis et de les réinterpréter dans une atmosphère décalée. Cela peut aussi bien interpeler, qu'amuser ou choquer. Mais c'est dans ce décalage, entre ce que nous concevons comme le bien mal, qu'il s'amuse à rendre moins discernable l'un de l'autre, et nous place du point de vue toujours inhabituel du côté le plus obscur.
Des projets au départ, qu'on pourrait qualifier d'originaux pour le moins, et devenus petit à petit commerciaux, (Alice est le plus grand succès au box office de Burton). Cependant on peut dire qu'il reste la patte Burton sur cet Alice qui, sur le papier aurait vraiment pu s'intégrer à la filmographie, mais qui finalement, se démarque légèrement et laisse un goût amer...
Ce film, tout d'abord a bénéficié d'une très grande propagande marketing qu'on nous assène depuis des mois et des mois d'images plus ou moins leakées et attisant notre envie (ce qui n'a pas manqué de fonctionner vu les chiffres d'entrées). Mais celui qui attise grandement la curiosité est évidemment attendu au tournant et l'ascenseur émotionnel peut être vertigineux. J'avais révisé et revu le dessin animé de Disney qui était perçu comme l'une des meilleures adaptations à l'écran des romans de Lewis Carrol, et bien que la trame du début du film le suive comme une sorte de rituel d'entrée au pays des merveilles, ce n'est pas le cas de la suite.
L'histoire. (Attention spoilers)
C'est le gros défaut pour moi.
Oui c'est un film de Burton, mais Alice est une œuvre beaucoup plus grand public, passée plus ou moins dans le folklore culturel, et tout le monde va forcément se référer au dessin animé de Disney. Je sais que Burton à spécifiquement stipuler qu'il ne voulait pas adapter exactement le dessin animé mais tourner sa "propre Alice". Et c'est là ou on adhère ou pas. Parce que c'est un pari plutôt osé.
Voici le synopsis:

Alice, désormais âgée de 19 ans, retourne dans le monde fantastique qu'elle a découvert quand elle était enfant. Elle y retrouve ses amis le Lapin Blanc, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, le Loir, la Chenille, le Chat du Cheshire et, bien entendu, le Chapelier Fou. Alice s'embarque alors dans une aventure extraordinaire où elle accomplira son destin : mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge.

J'étais plutôt curieux de savoir comment avait évolué Alice suite à sa première expérience et comment cela aurait pu l'affecter. Eh bien tout est dans le déni sur 3min au début où, encore enfant, son père la convainc que ce n'était qu'un rêve qu'elle revit d'ailleurs souvent le soir. Et c'est tout!
Je ne ferai pas un résumé détaillé mais il y a quelques questions qui me turlupinaient et qui ont été résolues bien trop facilement. L'atmosphère sens dessus dessous de Wonderland sans aucune logique ou plutot avec une logique illogique, n'est pas du tout retrouvée. Malgré un cheval à bascule volant, les fleurs parlantes, une nature verdoyante et prolifique, Voila ce que l'histoire a perdu, justement le fait qu'il y ait une histoire si logique et si facile (trop pour l'esprit matheux d'un Lewis Carrol) à suivre qui m'a le plus déconcerté. On passe d'un pays des merveilles, loufoque, insouciant, à un pays régi par des codes, une guerre fratricide, qui a tourné tous les habitants en une sorte de résistance liguée contre la tyrannie de la reine rouge (la métaphore est plus que visible). Mais était-ce respecter l'esprit de l'œuvre? j'en doute un peu.
Les Personnages

On connait le lien qui unit Tim Burton et celui qu'on appelle son acteur fétiche, Johnny Depp, qui a revêtu les costumes les plus divers sous sa direction. Cette fois-ci, forcément, le chapelier fou, personnage parmi tant d'autre prend de l'importance, peut-être trop, et j'avais le sentiment que l'écriture avait été forcée pour donner bien sur, plus de consistance au personnage joué par l'acteur.
La performance n'est pas mauvaise même si on a pu le connaître meilleur, mais j'ai trouvé que son jeu s'apparentait énormément au Barbier de Fleet Street surtout quand il prend son air froid et commence à délirer... Ensuite sa façon de parler m'a embêté aussi. (un peu en classe 2 pour les dentistes).
Les autres interprètes ne m'ont pas dérangé plus que cela, Alice quelconque, qui prend tantôt des airs parfois bien sombres avec les cernes sous les yeux cher à Burton, tantôt des airs enjoué avec un teint lumineux, un petit plus pour Helena Bonham Carter, excellente dans son rôle de Reine Rouge à la grosse tête capricieuse limite démoniaque. Rien de plus.
La 3D
Rien a dire vraiment, ce n'est pas de leur faute, la 3D est utilisée tout au long du film, mais l'apport n'est pas vraiment un plus, avec ou sans, l'expérience n'aurait pas été significativement différente, (sur le prix surement) donc pas une grande prouesse, mais pas non plus une déception, la pub Haribo était quand même plus attrayante.. Les décors sont tous rajoutés sur fond vert et le corps de Stayne anormalement alongé pas super bien réalisé, l'acteur était habillé de vert et monté sur échasse...
Les affiches teaser

Verdict:

Les plusLes moins

les effets spéciaux vraiment bien réalisés
Helena Bonham Carter vraiment marrante dans le rôle de la teigneuse reine rouge.
un bon moment tout de même, plus grand public que ses précédents film.
l'histoire vraiment facile et linéaire pas dans l'esprit d'Alice
la 3D pas suffisamment exploitée pour le prix payé c'est un peu dommage
les personnages à contre emploi cela peut perturber
chanson de fin Avril Lavigne horrible...

Résumé:Verdict:

Petite déception mais on m'avait prévenu, alors je m'attendais pas forcément au meilleur film de Burton même si tous ses teaser m'avaient bien donné envie qd meme. A voir mais pas forcément en 3D.
6/10

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