Mona Achache, à Guangzhou aujourd’hui avec Josianne Balasko dans le cadre du panorama du cinéma français en Chine a réussi avec « Le Hérisson »un premier film absolument magnifique. Librement adapté du roman « L’élégance du Hérisson » de Muriel Barbery, le film en est très proche, tant dans l’histoire elle-même que dans son atmosphère et son esprit. Je me souviens avoir tourné chaque page de l’Elégance du Hérisson avec un sourire aux lèvres mais aussi un petit pincement au coeur parce que j’approchais chaque fois un peu plus de la fin ; fin dont je ne me souvenais plus jusqu’à tout à l’heure, tant j’ai en mémoire l’écriture et la construction du roman ainsi que le plaisir ressenti à le lire plutôt que l’histoire elle même et a fortiori son dénouement. J’ai retrouvé le même plaisir dans le film, aux partis pris très justes, et ai suis ressortie avec une grande admiration pour cette jeune réalisatrice à la carrière prometteuse…
Josianne Balasko est parfaite en concierge revêche, qui illustre bien le fait « qu’il ne faut pas s’arrêter au physique et à l’apparence des gens » comme elle l’a dit suite à la projection, puisqu’elle est en fait une bien plus « grande dame » que ses locataires bardés d’argent(erie) des étages supérieurs. La jeune Garance Le Guillermic, jolie comme un coeur, excelle dans le rôle de Paloma, jeune fille à l’intelligence hors norme, décidée à mettre fin à ses jours pour son douzième anniversaire car le monde des adultes ne l’intéresse point en laissant derrière elle un film qu’elle réalise chaque jour, tandis que Togo Igawa, Monsieur Ozu, est tout à fait comme on se l’imagine et carrément canon malgré sa petite soixantaine ; on irait bien nous aussi goûter à ses nouilles japonaises dans sa cuisine chic et plus si affinités. La famille de Paloma est l’archétype de la bourgeoisie parisienne : père ultra occupé et peu tourné vers sa famille mais « néanmoins bienveillant », grande soeur égocentrique à tendance insupportable et mère un peu dépassée par la situation, partagée entre ses plantes vertes, sa psychanalyse et ses coupes de champ, dont on espère qu’elle n’est pas « nous dans 15 ans », les plantes vertes mises à part.
Le film a été diffusé à 11h au China Plaza et la salle était comble. Le public chinois semblait ravi et les questions lors de la rencontre qui a suivi avec Josianne et Mona (toutes les deux pour la première fois en Chine) étaient nombreuses, sur la réalisation du film et l’adaptation du roman notamment.
Je vous recommande fortement le film si vous ne l’avez pas vu ; sinon qu’en avez-vous pensé ?
Au programme ce soir : rencontre avec la délégation française lors du cocktail de clotûre du festival puis projection de « Demain dès l’Aube » en présence notamment de Vincent Pérez. Si vous êtes sages je vous raconterai ; en attendant je vais faire le tri dans mes petites robes noires et mes étoles roses pour aller souhaiter la bienvenue en Chine au Vincent, et que si tu veux visiter la ville demain ça tombe bien j’ai pas cours !