La condamnation du mariage
D’après E.Cothenet. « découvrir les apocryphes chrétiens »
Les actes de Thomas ont été adoptés par les manichéens, à cause de la condamnation du mariage, ce qui n’a pas empêché leur diffusion en Occident. D’autres textes, plus radicaux, apparaissent et condamnent le mariage. Déjà au temps de Paul, des hérétiques condamnaient déjà le mariage. Certains textes de saint Paul lui-même semblent si bien exalter la virginité pour le Christ, que le mariage est déprécié : « Il est bon pour l’homme de s’abstenir de femme. » (I Co7,1).la suite du texte montre que Paul cherche à relativiser cette attitude et proclame la pleine légitimité du mariage et enseigne l’égalité des droits et des devoirs des deux époux, ce qui était loin d’être une donnée courante dans le monde d’alors (précise l’auteur ! qui a dû oublier que ce n’est qu’au XXème siècle, sous la présidence de De Gaulle que le droit de vote a été autorisé pour les femmes.)
L’épitre aux Corinthiens précise que la virginité libère pour le service du Seigneur. Il faut attendre le chapitre 5 de l’épitre aux Ephésiens pour que soit proposée une mystique du mariage, vue dans sa relation au mystère de l’union du Christ et de son Eglise.
Au premier Acte des Actes de Thomas, l’histoire des noces de la fille du roi a valeur exemplaire. Le Christ exhorte les époux à renoncer à l’union conjugale pour devenir des temples purs et éviter tous les soucis de l’éducation des enfants (sic) : « Vous serez sans souci, sans affliction et sans tristesse, et vous espérerez le moment de voir les noces véritables.
Au matin, le roi sera surpris de trouver les jeunes époux assis l’un en face de l’autre.
Thomas a persuadé Magdonia, une femme riche, de refuser le devoir conjugal à son mari Karish. Elle dira à son mari : « Tu es un époux qui passe et change, jésus est l’époux de vérité qui subsiste à jamais. »
Ce thème se retrouve dans l’Evangile de Philippe dans d’autres textes de la littérature gnostique.
A l’époque des Actes de Thomas, le monachisme tel qu’il sera organisé en Egypte par saint Antoine et saint Pacôme, n’existe pas encore, mais il y avait dans les Eglises syriaques du IIIème siècle de petits groupes d’ascètes renonçant au mariage et qui cherchent à vivre comme des anges (sic)